L’art sacré présenté aux Collégiens
Aujourd’hui, Mme Virginie MEZIN, diplômée en Histoire des Arts et conférencière reconnue, est intervenue auprès de tous les élèves du Collège qui ont choisi un des trois parcours de pastorale cette année (le parcours « culture religieuse »), autour de deux tableaux. L’un de Fra Angelico, l’autre de Jean Jouvenet ; tous deux sont une « Présentation de Jésus au Temple ».
Dans le cadre de la pastorale au collège, nous avons proposé aux groupes de culture chrétienne une réflexion sur la fête de la Chandeleur avec une présentation de deux tableaux de la Présentation de Jésus au Temple.
La fresque Renaissance de Fra Angelico peinte dans une cellule du couvent dominicain San Marco présente la scène de façon simple : au second plan et sur la même ligne : Joseph, Marie et Syméon qui tient Jésus emmailloté dans ses bras ; au premier plan : un dominicain en prière et Anne la veuve et prophétesse qui assistent à la scène. Joseph offre l’offrande des pauvres, deux tourterelles, comme le veut la tradition juive. Marie tend les bras car elle vient de confier son enfant, elle le donne au monde et participe ainsi au sacrifice qu’il fera en mourant sur la croix. C’est pour cela qu’elle aura « le cœur transpercé d’un glaive », car elle souffrira avec Lui. Tous les personnes sont calmes, leurs gestes sont à l’arrêt. Tous regardent Jésus : ils découvrent en cet enfant le Messie et le contemplent.
La toile de Jean Jouvenet, peintre du Roi Louis XIV est de style baroque et de composition plus complexe : Joseph est à gauche, Marie est à droite ainsi que
le berger un peu plus bas qu’elle et Syémon est au-dessus d’eux et au centre : cela forme un triangle dans lequel Jésus est placé. C’est donc lui le plus important dans cette histoire, mais Syméon est aussi bien mis en valeur grâce à sa position centrale. Beaucoup de gens (qui ne sont pas évoqués dans l’Evangile) assistent à la scène. Ils rappelent l’adoration des Bergers après la naissance de Jésus. Joseph apporte les tourterelles et semble monter sur la marche, Marie se penche vers son enfant qu’elle présente sur un linge, elle ne le touche pas avec ses mains, comme un geste de respect pour cet enfant Dieu. Anne s’agenouille dans une attitude de profonde adoration. Syméon ouvre grand les bras et les mains dans un geste d’exclamation et lève les yeux vers le Ciel : c’est le moment où il s’adresse à Dieu. Jésus est nu, il est venu dépouillé, mais il s’offre au monde avec ses bras grands ouverts. Le ciel apporte de la lumière mais Jésus aussi, il éclaire la tunique de Syméon.