26 Déc

Le chiot : un conte écrit par Robin, élève de 6ème 3

            Par un beau et froid matin de printemps, Delphine et Marinette profitaient de leur jeudi pour se promener, sautillant à travers le chemin au milieu des champs.

            Le soleil se levait à l’horizon. La rosée matinale se dissipait petit à petit. A mi-chemin, elles s’arrêtèrent un instant pour écouter le doux gazouillement des oiseaux. Celui-ci remplissait toute la campagne d’un chant mélodieux.

            Soudain, un gémissement étrange jaillit de derrière les broussailles… Tous les oiseaux arrêtèrent brusquement leur chant. Delphine et Marinette, encore sous le choc, s’approchèrent lentement. Elles aperçurent une petite boule transie de froid. Delphine eut le courage de s’approcher encore plus près et constata qu’il ne s’agissait finalement que d’un chiot. Il avait l’air désolé et un minois transi par le froid ; mais son regard affectueux émut immédiatement Delphine.

            Marinette s’approcha : « Que fais-tu donc là ? questionna-t-elle.

– J’ai été jeté dehors par mes maîtres, se lamenta-t-il.

– Comment peut-on faire cela ! ? C’est horrible ! »

Delphine apaisa sa sœur. Le chiot répondit : « C’est normal… Je ne sais ni garder une maison, ni surveiller un troupeau quelconque ! Maintenant, j’attends la mort… Qui voudrait bien de moi ?

– Mais  tu ne peux pas rester là ! dirent les petites. Nous allons t’emmener chez nous.

– Non, personne ne voudra de moi !

– Pour l’instant, il est surtout important que tu manges et que tu te réchauffes ; nous chercherons une solution plus tard. »

            Delphine et Marinette emmenèrent donc le chiot. Néanmoins, l’inquiétude les gagnait en chemin, persuadées que leurs parents n’accepteraient pas de solution. Heureusement, à leur arrivée, ceux-ci n’étaient pas encore rentrés. Elles cherchèrent donc une cachette convenable. On les entendait dire : « L’étable ?

– Non, trop exposée…

– Alors ?

– Ah ! Je sais ! Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ! Nous allons le déguiser plutôt que le cacher. »

            Les petites s’entendirent sur cette idée et demandèrent au chien ce qu’il en pensait. « Petites, je suis d’accord avec vous et je pense que je pourrais lui enseigner notre art du gardiennage. Quand je l’observe, je vois en lui d’énormes capacités ! Il manque surtout de confiance en lui. Je propose que l’on convoque une réunion de l’ensemble des bêtes pour décider de la stratégie à mettre en place.

            A ces mots, il aboya bruyamment, signal d’un rassemblement général.

            Bientôt, on vit arriver vaches, cochons, canards, poules, coqs, et même le chat Alphonse et le cheval.

            « Silence ! cria le chien – ceci afin de mettre fin au vacarme environnant. Je vais vous expliquer la situation. Les petites ont recueilli un pauvre chiot, quasiment mort, abandonné par ses maîtres. Nous devons trouver une solution pour à la fois le cacher, lui permettre de reprendre des forces et lui apprendre un métier qui lui permettra de retrouver une famille. Il pourrait être un excellent berger. Je peux lui enseigner le gardiennage, mais j’ai besoin de vous pour le reste. »

Les animaux se mirent à jaser. Le chien rétablit de nouveau le silence et dit : «  Qui pourrait le cacher ? Les petites proposaient de le déguiser.

– Nous pourrions le dissimuler parmi notre troupeau, dirent les vaches. Avec une bonne tenue, on pourrait le faire passer pour un veau. Mais il faudra faire attention au départ et à l’arrivée si les parents sont là. »

            Tout le monde acquiesça.

            Aussitôt dit, aussitôt fait. La ferme se mit en recherche des éléments de déguisement. On trouva une vieille peau qui allait parfaitement au jeune chiot. Mêlé au troupeau, on ne le distinguait plus des autres bêtes. Les autres animaux se mirent à la recherche de nourriture. Ainsi, une heure après l’arrivée des petites et avant celle des parents, tout était en place.

            Le lendemain, l’ensemble du troupeau de vaches, le chiot, Delphine et Marinette, ainsi que le chien, se dirigèrent vers les pâturages.

            Aux prés, le chien prit en charge le chiot. Avec une énorme patience, il répéta les mêmes gestes et les mêmes attitudes. Il en fut ainsi pendant une quinzaine de jours. Les progrès du chiot étaient admirables.

            Un après-midi, le chien s’éloigna pour aller gambader près de la rivière. Il ne s’aperçut pas de la fuite de l’un des veaux du troupeau. Tout d’un coup, Delphine et Marinette se mirent à crier en s’en rendant compte. Le chien affolé se mit à courir dans tous les sens. Le chiot prit son courage à quatre pattes, rassembla toutes ses forces et se mit à la recherche du veau.

            Peu de temps lui fut nécessaire pour retrouver le fugueur grâce aux réflexes enseignés par son maître. L’ensemble du troupeau l’accueillit en sauveur et le couvrit de compliments.

            Delphine et Marinette ne revenant pas de cet exploit, le racontèrent à tous les passants sur le chemin du retour. Un fermier, qui avait entendu les louanges du chiot, demanda aux petites : « C’est votre chiot qui a si bien protégé votre troupeau ?

– Non, malheureusement, il n’a pas encore de maître. Il a été abandonné.

– Vous avez l’intention de le garder ?

– Nos parents ne sont pas au courant. En fait, nous cherchons une bonne âme prête à l’accueillir, à prendre soin de lui et à lui donner une tâche.

– Je suis votre homme. Je cherche depuis longtemps un berger pour mes vaches et celui-ci me conviendra parfaitement. »

            Les petites se tournèrent vers le chiot. Celui-ci avait un regard joyeux qui signifiait son approbation. Les fillettes laissèrent donc à regret leur jeune ami au fermier.

            Le jeune chiot accomplit d’autres exploits et son maître, aujourd’hui, en est toujours extrêmement fier, et reconnaissant envers les fillettes.

 

Fin

 

Bravo, Robin ! Et merci à votre Professeur, M. Frémaux, de nous avoir fait profité de cette « excellente production » !