Corrigé de l’épreuve DNB de Français
Questions (15 points) :
I. Des prisonniers (4 points)
1. « Nous étions écroulés […] à haute voix. » (lignes 2-3)
a. Après quel mot de cette phrase aurait-on pu placer un point permettant d’obtenir deux phrases ? (0,5 point)
à On peut placer un point après le mot « désespérés ».
b. Relevez les deux énumérations présentes dans cette phrase. (0,5 point)
à Les deux énumérations sont : « sales, écœurés, désespérés » et « geignaient, se plaignaient et blasphémaient ».
c. Sur quoi le narrateur cherche-t-il à insister ? (0,5 point)
Le narrateur cherche à insister sur l’état lamentable des prisonniers, leur comportement, leurs conditions de vie dans les camps.
2. a. Comment est formé le mot « désespérés » (ligne 2) ? (0,5 point)
à Le mot « désespérés » est formé du radical « espérés », qui vient du nom espoir, et du préfixe « dé- » qui indique la négation (avec un –s– de soutien).
b. En quoi s’applique-t-il à l’état d’esprit des prisonniers ? (0,5 point)
à Il s’applique à l’état d’esprit des prisonniers, car ceux-ci ne semblent plus avoir d’espoir en étant prisonniers dans les camps.
3. Quel est le comportement habituel des prisonniers avant l’intervention de Robert ? Justifiez votre réponse en relevant trois éléments dans l’ensemble du texte. (1,5 point)
à Avant l’intervention de Robert, les prisonniers agissent presque comme des animaux, ils sont sales, sans retenue, ils se plaignent et disent des grossièretés, sont sans gêne. Les éléments sont « sales », « geignaient, se plaignaient, et blasphémaient », « cesser de pleurnicher », « manque de respect », « lâche un pet ». Robert leur dit d’agir « comme si » ils étaient des hommes, et leur demande de faire un « sacré effort de propreté et de dignité ».
II. Un homme plein de ressources (6 points)
4. Comment Robert fait-il croire à la présence d’une femme ? (0,5 point)
à Robert fait croire en la présence d’une femme en faisant semblant d’arriver avec elle (« mimant l’attitude d’un homme qui donne le bras à une femme »), de s’adresser directement à elle (« faire la cour à sa femme invisible », « lui murmurait quelque chose à l’oreille »), de la toucher (« caressait le menton, baisait la main »).
5. a. Dans la phrase « Tantôt il lui caressait le menton, tantôt il lui baisait la main, tantôt il lui murmurait quelque chose à l’oreille et il s’inclinait de temps en temps devant elle, avec une courtoisie d’ours » (lignes 7-9), relevez le complément circonstanciel de manière. (0,5 point)
à Le complément circonstanciel de manière est « avec une courtoisie d’ours ».
b. Expliquez le sens de l’expression relevée. (1 point)
à « Une courtoisie d’ours » signifie qu’il est maladroit, un peu bourru. (L’expression est pleine d’humour.)
6. Pourquoi les camarades de Robert l’écoutent-ils sans protester ? (1 point)
à Les camarades de Robert l’écoutent sans protester car ils sont trop surpris pour pouvoir dire quoique ce soit, « avec ahurissement », pensent qu’il a sombré dans la folie (« il était peut-être devenu fou ») mais ils ont surtout peur de lui car il pourrait les frapper (« des poings solides »).
7. « Nous sommes français, il faut se montrer galants et polis. » (lignes 28-29)
a. Transformez ce passage de manière à mettre en évidence le rapport logique entre les deux propositions. (0,5 point)
à Nous sommes français donc il faut se montrer galants et polis.
b. Nommez le rapport logique. (0,5 point)
à Le rapport logique et la conséquence.
c. Identifiez la nature grammaticale de l’outil que vous avez utilisé. (0,5 point)
à La nature grammaticale de « donc » est conjonction de coordination.
8. a. « Vous allez me faire un sacré effort de propreté et de dignité, sans ça, je cogne. […] Et le premier qui manque de respect, qui lâche un pet, par exemple, en sa présence, aura affaire à moi… » (lignes 26-27 et 29-30) Quels sont les différents niveaux de langue utilisés dans ces deux phrases ? (0,5 point)
à Les deux niveaux de langues présents sont les niveaux de langue courant et familier.
b. Pourquoi, dans son discours, Robert mêle-t-il les niveaux de langue ? (1 point)
à Il mêle les niveaux de langue dans son discours car il veut bien parler devant la dame invisible mais ne peut s’empêcher de parler avec un vocabulaire familier en s’adressant aux prisonniers.
III. Une fiction bénéfique
9. La réaction du groupe face à l’invention de Robert évolue. Quelles en sont les étapes successives ? Justifiez votre réponse en citant des éléments du texte. (2 points)
à Les étapes sont : la surprise : « avec ahurissement » / ils parlent fort et s’étonnent « Quoi ? piailla Janin » ; l’incompréhension : « Il était peut-être devenu fou » / Ils se taisent « Personne ne dit rien » ; l’étonnement « on restait bouche bée » ; la prise de conscience « Puis, quelques uns commencèrent à comprendre » / ils rient et se détendent « rires rauques »
Acceptent cette « convention de dignité ».
10. De quels risques cette fiction de la « grande dame imaginaire » protège-t-elle le groupe ? (1,5 point)
à Cette fiction de la « grande dame imaginaire » protège le groupe du « laisser-aller », de la soumission ( « se soumettre à n’importe quoi ») et surtout de la collaboration avec les allemands par désespoir (« et même à collaborer »).
11. « S’il n’y avait pas une convention de dignité quelconque pour nous soutenir, si on ne s’accrochait pas à une fiction, à un mythe » (lignes 33-34).
a. Donnez la fonction précise de ces deux propositions subordonnées conjonctives. (0,5 point)
à La fonction de ces deux propositions subordonnées conjonctives est complément circonstanciel de condition du verbe « rester ».
b. En vous aidant de la fin de la phrase, expliquez l’expression « une convention de dignité ». (1 point)
à « Une convention de dignité » : convention signifie un accord tacite, entendu, entre deux partis (Robert et les prisonniers) afin de rester dignes, propres, pendant leur détention dans les camps.
Réécriture (4 points)
Réécrivez le texte suivant comme si c’était Robert qui racontait, en remplaçant « il » (ligne 1) par « je » et en remplaçant « Nous » (ligne 2) par « Ils » :
Un jour, par exemple, il était entré dans le block mimant l’attitude d’un homme qui donne le bras à une femme. Nous étions écroulés dans nos coins, sales, écœurés, désespérés […]. Robert traversa la baraque, continuant à offrir le bras à la femme imaginaire, sous nos regards médusés, puis il fit le geste de l’inviter à s’asseoir sur son lit. »
à Un jour, par exemple, j’étais entré dans le block mimant l’attitude d’un homme qui donne le bras à une femme. Ils étaient écroulés dans leurs coins, sales, écœurés, désespérés […]. Je traversai la baraque, continuant à offrir le bras à la femme imaginaire, sous leurs regards médusés, puis je fis le geste de l’inviter à s’asseoir sur mon lit.
Rédaction (15 points)
Sujet : Un ami ou un adulte de votre entourage vous a convaincu de changer votre comportement. Vous raconterez cette expérience en rappelant d’abord comment vous vous comportiez puis comment votre interlocuteur s’y est pris pour vous amener à changer.
Parmi les possibilités :
à Dans un premier paragraphe, il fallait raconter cette expérience (présenter le sujet : un ami m’a permis de changer de comportement…), expliquer comment vous étiez avant (un comportement odieux par exemple, donner des exemples précis de situations où vous avez été tel que vous vous décrivez).
Dans un deuxième paragraphe, il fallait raconter le dialogue avec l’ami qui vous a fait changer d’avis, présenter les arguments de cet ami avec des exemples précis. Attention à la ponctuation du dialogue ! Ne pas oublier de rédiger une conclusion.
L’important était de bien marquer le changement de comportement avant et après le dialogue, qu’il y ait des passages narratifs (raconter) et des dialogues. Bien évidemment, il fallait comme toujours faire très attention à l’orthographe, la correction de la langue.
(Avec l’aide du webpédagogique)