Manifeste de l’Ecole Catholique au service de la Nation
« Au moment où le système éducatif arrive au bout d’un cycle au regard des nombreuses évolutions de notre société et en prévision d’une probable loi d’orientation sur l’école jugée indispensable que tout gouvernement devrait préparé à l’issue des élections, l’Enseignement catholique tient à situer sa démarche éducative et pédagogique et à préciser les engagements qu’il attend de l’ensemble des partenaires de l’éducation et ceux qu’il est prêt à prendre. » Éric de Labarre – Secrétaire général de l’Enseignement catholique.
Pour la réussite de chaque élève, « un contrat d’engagements »
Malgré l’inquiétude des parents, la perplexité et la confusion des élèves sur leurs orientations, le malaise des enseignants, la multiplicité des tâches des chefs d’établissement, la difficulté de l’État pour rendre lisibles ses réformes, chacun de ces acteurs du système éducatif rappelle sans cesse l’importance qu’il accorde à l’école.
Aussi, à la veille des échéances et des choix politiques de 2012, le système éducatif doit faire l’objet d’une réflexion renouvelée aussi bien sur les objectifs qu’il se fixe que sur les moyens qu’il se donne. Acteur à part entière du service public de l’Éducation nationale, l’Enseignement catholique a décidé de participer à cette réflexion en mettant en avant les leviers sur lesquels il lui paraît indispensable d’agir pour que l’école de demain soit celle de la réussite de chaque élève. Pour l’Enseignement catholique, la priorité réside dans une organisation renouvelée du système éducatif qui ne laisse aucun élève sans solution, développe des formes nouvelles de rythmes scolaires, d’animation pédagogique et de personnalisation des parcours scolaires, et se fonde sur une réelle liberté pédagogique partagée en communauté éducative.
Tels sont le sens et l’objet du contrat d’engagements que l’Enseignement catholique souhaite proposer à chaque acteur du monde éducatif. En tenant compte de cinq préalables : la priorité de l’égalité des chances ; la reconnaissance des professeurs ; l’autonomie des établissements ; la diversité des parcours ; la garantie de la liberté de choix. Et d’une singularité revendiquée : conjuguer l’école du savoir avec l’école de l’intelligence de l’homme en étant à la fois fidèle à la vision chrétienne transmise par l’Évangile et attaché à une formation de jeunes ouverts sur le monde.
Pour lever les verrous et rendre ainsi possible la construction de l’école de la réussite, le « manifeste » de l’Enseignement catholique souligne les engagements qu’il attend de ses cinq principaux partenaires. Il rappelle notamment pour l’État la règle-pivot de subsidiarité en offrant aux établissements une plus large autonomie. Il met en avant la nécessité pour les collectivités territoriales d’inscrire les établissements dans le développement des stratégies de formation des territoires et de pratiquer une parité financière de financement entre les établissements publics et les établissements privés associés. Il incite les chefs d’établissement à animer leurs équipes autour du projet éducatif et à développer les prises de responsabilité des différents acteurs de leurs communautés éducatives. Il propose aux enseignants d’articuler la logique de la classe à une logique d’établissement afin de développer le travail par projet et en équipe pédagogique, et de concourir à une organisation de leur travail permettant d’assurer le meilleur accompagnement possible des élèves. Il demande aux parents de s’impliquer dans la mise en œuvre du projet éducatif de l’établissement de leurs enfants afin de favoriser leur appartenance à une communauté de vie et d’agir auprès des pouvoirs publics afin que soit effectivement respectée la liberté de choix de l’école par l’égalité de traitement des familles