17 Oct

Littérature et Société – Episode 1

Paris-1Littérature et société est un des enseignements d’exploration proposés en Seconde. Au programme : observer le monde avec ses pleins et ses déliés, ses cachots et ses horizons, ses points de rouille et ses révolutions. C’est un voyage dans le temps. Nos guides – Mme Mouard et M. Renault – en ont au moins cerné l’espace : on se bornera à la visite de notre Capitale. Notre mission : derrière chaque pierre, trouver une plume. Des exemples : la Comédie-Française nous met sur la piste de Victor Hugo, La Tour Eiffel sur les traces de Guy de Maupassant…

Parés pour la visite ? Alors c’est parti. Suivez-nous. Nous vous donnons rendez-vous une fois par mois. Nous sommes des chercheurs d’art, prêts à toutes les enquêtes et tous les sourires pour vous toucher en plein cours !

Pour cette première fois, nos trois rédacteurs en chef (qui changent chaque mois) – Brice Costentin-Schmidt, Baptiste Lamas et Gabin Louvet – vous conduisent dans le cinquième arrondissement. Bonne visite !

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LES oct17 01

Le Panthéon

(place du Panthéon, 75005)  

Il est un monument français dédié aux grands hommes de la République française. Il est situé au centre de la place du même nom, dans le quartier latin. Le fronton du Panthéon porte la célèbre inscription : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante. »

Les origines du monument ?

Vers 1760, Louis XV atteint d’une grave maladie a prié sainte Geneviève (que les catholiques considèrent comme la patronne de Paris) en exprimant le souhait de guérir. Exaucé, il décide de faire ériger une église en son honneur et nomme pour cela l’architecte Jacques-Germain Soufflot.

Ennemis dans la vie, voisins dans la mort

Littérature. Voltaire et Rousseau. Tout le monde connaît ces deux écrivains célébrissimes du dix-huitième siècle, mais les coulisses de leurs relations restent souvent distantes de l’œil public : mettons en lumières les dessous de leur querelle.

Voltaire, alias François-Marie Arouet, et Jean-Jacques Rousseau, sont respectivement nés le 21 novembre 1694 à Paris et le 28 juin 1712 à Genève. Tandis que Rousseau sort de son berceau, Voltaire amuse déjà la cour de Louis XIV par ses talents d’écriture. Rousseau est fils de campagnard, Voltaire est enfant de bourgeois ; il reçoit une éducation complète et riche, tandis que Rousseau reste pauvre et travaille dur dans la campagne genevoise. Les deux hommes entretiennent des relations courtoises jusqu’en 1760.

Ils entament alors une relation pleine de querelles, de lettres anonymes, un « clash » qui aurait pu – en langage plus soutenu – se tenir dans une cour de récréation. Rousseau envoie une lettre à Voltaire en 1760, qui exhume la hache de guerre entre les deux auteurs : « Je ne vous aime point, Monsieur ; vous m’avez fait tous les maux qui pouvaient m’être les plus sensibles, à moi, votre disciple et votre enthousiaste (…) Je vous hais, enfin, puisque vous l’avez voulu ; mais je vous hais en homme plus digne de vous aimer si vous l’aviez voulu. De tous les sentiments dont mon cœur était pénétré pour vous il n’y reste que l’admiration qu’on ne peut refuser à votre beau génie, et l’amour de vos écrits. » Une lettre d’amour sans précèdent.

Désormais, Voltaire n’aura plus de mots assez durs pour fustiger Jean-Jacques, « ce monstre de vanité et de contradiction, d’orgueil et de bassesse », ce « scélérat », ce « petit singe ingrat », « destiné à tomber dans un éternel oubli », « né dans la fange, pétri de tout l’orgueil de la sottise ».

François-Marie Arouet meurt le 30 mai 1778, suivi de Jean-Jacques Rousseau le 2 juillet de la même année. Les philosophes des Lumières se sont éteints. Le 11 octobre 1794, Rousseau est transféré au panthéon, après Voltaire le 11 juillet 1791.

Ironie du sort : ils sont installés côte à côte au Panthéon…

Hugo et la splendeur de ses funérailles

Les funérailles de Victor Hugo en 1885 restent la plus grande manifestation de tous les temps à Paris. Victor Hugo meurt le vendredi 22 mai 1885, au début de l’après-midi. Pour la foule immense devant son domicile et qui suivait depuis plusieurs jours avec anxiété l’évolution de sa maladie, c’est la consternation. Les sénateurs et les députés décident que les obsèques seront nationales et que l’académicien sera inhumé au Panthéon. La date des funérailles est fixée au lundi 1er juin. Deux millions de Parisiens viennent lui rendre un ultime et vibrant hommage !

Pour avoir notamment lutté contre la peine de mort, Hugo reste incroyablement vivant. Il demeure même à ce jour un des plus grands poètes français ayant existé.

Sa dernière volonté : dans son testament, il a demandé à ce que l’on verse 50 000 francs aux plus démunis, ceux pour lesquels il avait justement écrit Les Misérables.

Prochainement ? Emmanuel Macron l’a décrété : Simone Veil reposera sous peu – avec son époux – au Panthéon. La date sera fixée ultérieurement.

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LES oct17 02

Le lycée Louis-le-Grand, un nid de génies

(123, rue Saint-Jacques, 75005 Paris)

Le premier octobre 1563 a lieu l’édification de l’un des plus célèbres lycées de France à Paris, dans le Vème arrondissement : le lycée Louis-le-Grand.

Jean Bastianelli, actuellement proviseur de cet établissement, a vu passer sur ses bancs de grandes personnalités, aussi diverses que variées : des philosophes, comme Voltaire, Jean-Paul Sartre… ; des peintres, comme Eugène Delacroix, ou encore des écrivains, tels que Victor Hugo, Charles Baudelaire, Théophile Gautier, et Robert Brasillach.

Le saviez-vous ? Robert Brasillach a proclamé odieusement : « Débarrassez-nous des juifs en bloc, et surtout n’oubliez pas les petits ! »

L’Institution Louis-le-Grand est également réputée pour avoir accueilli un certain nombre d’hommes politiques, à savoir des présidents de la république, comme Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac ; des ministres, tels que Michel Debré, Laurent Fabius, Pierre Messmer ou encore Alain Juppé.

En conclusion, le lycée Louis-le-Grand porte bien son nom, puisque beaucoup des plus grands de ce monde ont posé le pied dans sa cour. Il se rapporte qu’à ce jour seule l’Institution Jean-Paul II est en mesure de disputer un tel prestige.

Rencontre à marquer d’une pierre blanche : La négritude a été créée et appliquée par Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire, qui se sont croisés à… l’Institution Louis-Le-Grand.

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LES oct17 03

Le théâtre de la Huchette (23, rue Huchette, 75005 Paris)

Une pièce qui se joue depuis soixante ans ? C’est absurde ! Et pourtant…

Le théâtre de la Huchette est connu pour jouer La Cantatrice Chauve et La Leçon, deux pièces emblématiques du théâtre d’Eugène Ionesco, maître de l’absurde, depuis… 1957 !

Le théâtre de l’absurde : il est apparu au XXe siècle ; il déplore l’absurdité de la condition humaine et relève souvent de la tragédie joyeuse. Il s’inspire des auteurs surréalistes et dadaïstes. Il est opposé au réalisme. Un exemple : dans La Cantatrice Chauve, la pendule sonne 7 fois, puis 3, puis 5, puis 2 et, enfin, « autant de fois qu’elle le souhaite »… Parce qu’on n’est pas maître du temps ? Lisons encore cette réplique : « Prenez un cercle, caressez-le : il deviendra vicieux… »

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La prochaine fois, on vous emmène au Père Lachaise… A bientôt !