Littérature et Société – Acte IV
Littérature et société est un des enseignements d’exploration proposés en Seconde. Au programme : observer le monde avec ses pleins et ses déliés, ses cachots et ses horizons, ses points de rouille et ses révolutions. C’est un voyage dans le temps. Nos guides – Mme Mouard et M. Renault – en ont au moins cerné l’espace : on se bornera à la visite de notre Capitale. Notre mission : derrière chaque pierre, trouver une plume. Des exemples : la Comédie-Française nous met sur la piste de Victor Hugo, La Tour Eiffel sur les traces de Guy de Maupassant…
Parés pour la visite ? Alors c’est parti. Suivez-nous. Nous vous donnons rendez-vous une fois par mois. Nous sommes des chercheurs d’art, prêts à toutes les enquêtes et tous les sourires pour vous toucher en plein cours
Pour cette quatrième et dernière fois, tous nos rédacteurs se sont mobilisés pour retrouver dans Paris l’origine d’expression capitale.
1) D’où vient le nom « guinguette » ?
L’origine du mot « guinguette » nous vient de Charles Virmaitre. Cet homme produisait un petit vin dans les vignes du clos ginguet. Ce vin était de la piquette. Il a donné naissance au mot « guinguettes » pour désigner des petits cabarets, restaurants et souvent lieux de bal où ce vin était servi (Mathilde Chasset – Sixtine Grieult de la Porte)
2) D’où vient le mot « Gadget » ?
Le 28 octobre 1886, il fait un peu frisquet, le ciel est gris et les nuages sont bas. Une nouvelle lumière va bientôt briller : la Statue de la Liberté s’apprête à éclairer le monde ! Dans l’assistance, un feu follet s’agite. Il en est sûr : son idée est lumineuse ! C’est un certain Monsieur Gaget, de l’atelier parisien de fonderie Gaget-Gauthier. C’est notamment dans cet atelier du 17e arrondissement qu’ont été conçues les pièces de cuivre qui composent la statue. Autour de lui l’agitation est extrême : en un éclair vont disparaître ces miniatures de la statue d’Auguste Bartholdi qu’il a imaginées. Coup de génie et coup de tonnerre ! L’homme a bien pensé à graver son nom sur le socle des figurines, si bien qu’Outre-Atlantique, tout le monde a un coup de foudre pour son « Gaget »… L’accent aidant, le mot gadget voit le jour dans notre vocabulaire ! (Lou-Anne Noël – Lucie Dutheil – Cassandra Bizet)
3) Pourquoi dit-on d’un policier qu’il est un « poulet » ?
En 1871, la Préfecture de Police de Paris s’installe dans un nouveau bâtiment. Il s’agit d’une caserne, sur l’île de la Cité, mise à disposition par Jules Ferry. Cette caserne avait été construite sur l’emplacement de l’ancien marché aux volailles de la capitale où se trouvaient des… poulets ! (Cyprien Delorme – Théodore Dubuc)
4) Pourquoi parle-t-on de « bateau-mouche » ?
1867 : Exposition universelle de Paris. On lance des concours. Le constructeur naval lyonnais Michel Félizat remporte un prix et achemine trente de ces produits qui ont justifié sa victoire – trente bateaux conçus à Lyon, dans le quartier de… la Mouche. Inventeur du concept, Michel Félizat veut faire de la publicité à sa création. Il se fait même appeler Jean-Baptiste Mouche et raconte des histoires les plus folles… Cent cinquante ans après la mise en œuvre du projet ambitieux, l’activité des bateaux mouches n’est toujours pas tombée à l’eau. Un thème décidément sujet à diverses blagues bateau. (Gabin Louvet – César Villard)
5) Peut-on dire que le mot « poubelle » est une antonomase ?
Oui ! Une antonomase est une figure de style par laquelle un nom devient commun à partir d’un nom propre. Or, le préfet de la Seine, en 1884, signe un arrêté relatif à l’enlèvement des ordures ménagères – pour lutter contre l’entassement des déchets dans les rues de la région parisienne. Cet arrêté oblige les propriétaires parisiens à fournir à chacun de leurs locataires un récipient destiné à leurs ordures ménagères : « Dorénavant, les ordures ménagères seront ramassées par l’intermédiaire d’un récipient de bois, de manière que rien ne puisse s’en échapper. Ces récipients pourront également contenir des cendres chaudes sans risque d’incendie ». Ce préfet s’appelait Eugène… Poubelle ! (Eloi Demonfort – Arthur Adam)
6) Les musiciens aiment « faire un bœuf ». Pourquoi ?
Dans les années 20, »Le Boeuf sur le toit » est un restaurant situé 28 rue Boissy d’Anglas. Il est réputé pour être le lieu de rassemblement de Cocteau et des artistes en herbe. C’est là qu’ont débuté notamment Léo Ferré, Mouloudji, Trenet ou les Frères Jacques. A l’époque, il n’était pas rare que certains musiciens s’y donnent rendez-vous pour tenter quelques improvisations. Ils allaient donc se faire un « bœuf »… (Albane Lejeune-Amiel – Antoine Pitiot)
7) Après son ouverture, Guy de Maupassant déjeunait souvent dans l’un des restaurants du premier étage. Un jour, un journaliste l’interrogea et il répondit : « C’est le seul endroit de la ville où je ne la vois pas ». De quelle fondation parle-t-il ?
Guy de Maupassant parle de la tour Eiffel. Comme de nombreux artistes, il s’oppose à sa construction en 1889 ! Il parle de « colonne disgracieuse de boulons et de taule » ! Au moins en est-il sûr : elle sera éphémère. Quelques 129 ans plus tard, elle est encore à Paris et accueille sept millions de visiteurs chaque année. (Lilou Buisson – Clémence Simon)
8) Pourquoi dit-on « à midi pétante » ?
Cette expression que l’on utilise très souvent lorsque l’on souhaite que nos invités arrivent à l’heure pour le déjeuner vient d’un petit canon long de 40cm installé en 1786 dans le jardin du Palais-Royal dans Paris. A chaque mi-journée, lorsque le temps le permettait, la chaleur produite était assez élevée pour enflammer la poudre déclenchant ainsi une forte détonation : cela permettait d’informer les gens qu’il était midi pétante. Ceux qui possédaient une montre pouvaient ainsi la mettre à l’heure, le mécanisme de cette dernière étant assez défaillant pour se dérégler régulièrement. (Brice Costentin-Schmidt-Baptiste Lamas)