Ami, n’accable point un malheureux qui t’aime !
C’est par un froid glacial, mais dans une chaleureuse ambiance, que la classe de Seconde 1 s’est rendue au Théâtre de la Foudre de Petit-Quevilly le soir du mardi 13 février en compagnie de notre Professeur de français, Madame Faraji. Nous sommes allés voir la représentation de la Tragédie Andromaque de J. Racine.
Cette pièce a été représentée pour la première fois au château du Louvre le 17 Novembre 1667. Dédiée à la Princesse d’Angleterre, elle a été jouée devant la Cour par la troupe de l’Hôtel de Bourgogne dont nous rappelons les célèbres comédiens, Floridor, Mademoiselle Du Parc et Montfleury. Mais qui est Andromaque ? Après la mort de son mari Hector et la chute de Troie, Andromaque est convoitée par Pyrrhus, fils d’Achille et roi d’Epire. Mais Pyrrhus est promis à Hermione, fille du roi de Sparte, Ménélas. Oreste, fils d’Agamemnon est amoureux d’Hermione qui est ignorée et délaissée par Pyrrhus, mais Andromaque ne répond pas à l’amour du vaillant guerrier, fidèle aux mânes de son mari défunt et ne pensant qu’à sauver son fils. Cette chaîne amoureuse est donc à sens unique. Si tous les élèves ne l’ont pas compris dès les premières scènes, nous avons tous été « accrochés » par l’intrigue, dès l’acte II.
La mise en scène que nous devons à Damien Chardonnet-Darmaillacq a été astucieuse et nous a aidés à mieux comprendre l’enjeu de la pièce et à reconnaître facilement les personnages grâce à plusieurs estrades qui désignaient les territoires comme Epire, Grèce, Sparte ou Troie. Les acteurs ont très bien interprété leurs personnages respectifs, ils étaient séparés symboliquement par leurs terres d’origine et leur point commun était de ne jamais pouvoir jouir d’un amour partagé.
Cette pièce fait allusion à notre époque dont les générations sont divisées, dominées par le matérialisme et dont le narcissisme exacerbé nous rend incapables de nous entendre ; on se voit tout doucement vivre et souffrir comme des spectateurs de notre vie. Les costumes rappellent par moments des habits actuels et parfois plus anciens ce qui fait ressortir la complexité de la pièce. On peut conclure que cette pièce est une totale réussite, car elle a réussi à conjuguer la complexité de la langue française et la modernité des costumes, des décors et de la musique. La musique a su bien refléter la tension des scènes. Nous avons trouvé les acteurs particulièrement talentueux et nous avons apprécié cette représentation qui nous a surpris.
Clara BERTHE et Magdalena PESLE, élèves de Seconde 1