Deux classes de Troisième se sont rendues à Paris pour découvrir la Fondation Louis Vuitton, ainsi que le Mémorial de la Shoah situé dans le Marais.

La visite de la Fondation Vuitton fut, dans un premier temps, consacrée au parcours architectural de la création de cet immense « palais de verre » implanté au cœur du Bois de Boulogne, à proximité du Jardin d’Acclimatation de la ville de Neuilly. Après avoir observé les premières esquisses et les maquettes initiales conçues par Frank Gehry, architecte officiel du groupe de Luxe LVMH pour édifier cet espace dédié à l’art contemporain, les élèves ont cheminé à travers les couloirs aux multiples entrées et sorties, les invitant ainsi à un véritable voyage architectural.

Cette visite axée sur la découverte du design a permis aux élèves de s’interroger sur l’importance des matériaux utilisés, de façon à respecter le site naturel sur lequel cet espace contemporain fut construit. Ici, le bois, la pierre, le métal ainsi que le verre sont exploités. Ce sont quelque 3600 plaques de verre formant des voiles, qui recouvrent cet « iceberg », selon Frank Gehry, et qui reflètent la lumière ainsi que les mouvements d’eau. Le bâtiment vit au gré de la luminosité du temps et des saisons.

Ensuite, la visite s’est poursuivie par la découverte de la nouvelle exposition « Au diapason du monde » et plus particulièrement par l’observation des œuvres de l’artiste japonais Takashi Murakami qui puise dans l’histoire socio-politique et culturelle de son pays d’origine pour créer ses œuvres. Mêlant une véritable esthétique kawaii (可愛い, ou plus souvent かわいい) (« mignon » en japonais) à un imaginaire peuplé de créatures fantastiques et de divinités japonaises, les élèves ont aisément identifié certains personnages de la culture manga que beaucoup parmi eux lisent, et ont observé par quels supports et quels procédés techniques, Takashi Murakami croise des références traditionnelles à d’autres très actuelles.

Après un pique-nique très apprécié dans le Jardin d’Acclimatation, nous nous sommes rendus au Mémorial de la Shoah pour donner à nos élèves une visibilité beaucoup plus réelle et concrète de la Seconde Guerre mondiale qu’ils étudient en cours d’Histoire et de Français.

En cette journée de Commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie, 75 ans après les faits, les élèves ont d’abord assisté à un moment de la cérémonie au cours de laquelle était rendu un hommage fort émotionnellement aux personnes juives disparues pendant cette période de l’Histoire.

Leur guide leur a ensuite présenté le Mur des Noms sur lequel ont été gravés les noms des 76.000 Juifs déportés de France dans le cadre du plan nazi d’extermination des Juifs, avec la collaboration du Gouvernement de Vichy, vers les camps d’Auschwitz-Birkenau, de Sobibor, de Lublin-Madjanek et Reval entre 1942 et 1944. Leurs noms gravés dans la pierre permettent de leur rendre une identité et de ne pas oublier les crimes commis. Parmi eux se trouvaient 11000 enfants.

La visite a continué vers la présentation de la crypte où a été construite une immense étoile de David en marbre noir, symbolisant les six millions de juifs morts sans sépulture. Puis ce sont certains thèmes précis qui ont été abordés dans les salles d’exposition : la mise en place des affiches de propagande, les règles d’expulsion et d’interdictions progressives d’accès aux lieux publics pour les Juifs, l’organisation de la vie quotidienne pendant l’Occupation, le port obligatoire de l’étoile jaune.

Enfin, cette visite s’est achevée sur la présentation du Mur des Justes portant le nom des hommes et des femmes qui ont contribué à sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et ayant reçu le titre de « Juste parmi les Nations ». Quelques élèves se sont ainsi exprimés librement sur des souvenirs partagés avec leurs arrière-grands-parents qui ont joué un rôle auprès de Juifs qu’ils ont aidés à leur manière.

Cette journée très riche en découvertes culturelles aura permis aux élèves de croiser des connaissances interdisciplinaires tout en posant un regard parfois nouveau sur des événements constituant notre Histoire collective.

Élodie GUILLOTIN, Professeur de français