Totus Christus
Dimanche dernier, Mgr Alexandre Joly a été ordonné évêque auxiliaire à la Cathédrale Saint-Pierre de Rennes. Comme vicaire général, et au titre de la tutelle diocésaine, il a accompagné l’Institution sur l’année scolaire 2017-2018. La Communauté éducative de l’Institution Jean-Paul II le remercie pour ce chemin parcouru ensemble, lui rend hommage par l’article ci-dessous et lui adresse ses vœux d’un apostolat fécond et joyeux.
« Recevez cet anneau, signe de fidélité : gardez dans la pureté de la foi l’Épouse de Dieu, la sainte Église » sont les mots prononcés par Mgr Pierre d’Ornellas en passant l’anneau épiscopal à l’annulaire droit de Mgr Joly. Avec la croix pectorale, ce sera l’un des signes visibles de son statut d’évêque. Ce bijou liturgique a une histoire. C’est l’un des anneaux épiscopaux donnés par le pape Paul VI aux Pères du Concile Vatican II. Un anneau sans ostentation, pour signifier un choix de simplicité.
L’anneau que porte désormais le père Alexandre Joly avait été donné au cardinal Léon-Étienne Duval, archevêque d’Alger de 1954 à 1988. Il est décédé en 1996, ses funérailles ont été célébrées en même temps que celles des sept moins de Tibhirine.
Le cardinal Duval avait légué cet anneau à son neveu Joseph Duval, évêque auxiliaire de Rennes de 1974 à 1978, puis archevêque coadjuteur et ensuite titulaire de Rouen. Mgr Joseph Duval a ordonné prêtre Alexandre Joly en 1997. Aujourd’hui, l’archevêché de Rouen lui confie cet anneau.
« Recevez la mitre ; que brille en vous l’éclat de la sainteté, pour que vous puissiez recevoir l’impérissable couronne de gloire, lorsque paraîtra le chef des pasteurs », a dit Mgr d’Ornellas. Le père Alexandre Joly l’avait présenté il y a une semaine, lors de sa dernière messe dans le diocèse de Rouen. Le port de la mitre est réservé aux évêques et aux abbés.
Plus ou moins haute, elle est terminée par deux pointes parallèles signifiant symboliquement les deux Testaments, le Nouveau étant devant. La mitre de l’évêque se distingue de l’abbé par deux bandes de tissus, les fanons, qui pendent par-derrière. « Elle a été réalisée par les ateliers Chéret, à Paris, mais le galon en tissu a été réalisé par une Rouennaise. C’est un travail de grande précision », explique Mgr Joly.
« Recevez le bâton de pasteur, signe de votre charge : prenez soin de tout le troupeau du Seigneur, dans lequel l’Esprit Saint vous a établi comme évêque pour gouverner l’Église de Dieu », a dit Mgr d’Ornellas. La crosse de Mgr Joly a, comme la mitre, été réalisée par les ateliers d’art liturgique Chéret, à Paris. Son manche est en bois et sa volute est en étain. Inspiré du bâton des bergers, c’est devenu le symbole de la vigilance du pasteur, soucieux de garder son troupeau et de la conduire aux meilleurs pâturages.
À la base de la volute, un agneau est gravé. Symbole du Christ, il évoque aussi le blason de la ville de Rouen. La devise de Mgr Joly, « Totus Christus », est aussi gravée, juste en dessous de quatre petits médaillons en or sur le nœud de la crosse. « L’or vient de la congrégation religieuse Notre-Dame de Charité, qui s’est occupé d’hôpitaux à Rouen, explique Mgr Joly. Comme il n’y avait pas de vocations, de renouvellement, la supérieure m’avait proposé d’utiliser les croix des religieuses pour en faire quelque chose ».
Mgr Joly a choisi comme devise « Totus Christus », qui signifie « Le Christ, tête et membres ». Il tire cette devise de Isaac de l’Étoile, moine cistercien contemporain de saint Bernard de Clairvaux, au XIIème siècle, qui fut abbé du monastère de l’Étoile, près de Poitiers.
Source : Pascal SIMON, Ouest France