Internat : Olympiades du rire
L’antiquité grecque connaissait déjà les concours (agôn) durant lesquels s’affrontaient les poètes dans le but de donner le meilleur d’eux-mêmes. Nos internes ne se sont pas affrontés dans un autre esprit lors d’olympiades organisées par Monsieur Danezan ce mercredi 8 janvier.
Les règles sont simples : chaque équipe, opposée deux à deux, se fait face. Les internes égrainent alors des blagues dans le but de faire rire celui qui de l’autre équipe a été choisi pour son impassibilité. C’est alors à qui rivalise d’humour et de retenue pour faire gagner son équipe.
Sous l’œil vigilant de Monsieur Ono, arbitre de la contraction des zygomatiques, les points sont retirés inexorablement à ceux que l’humour fait flancher. Monsieur Liani, comptable imperturbable de cette soirée réussie, officie à ce poste.
Toutes les plaisanteries ne sont pas recevables. Les tentatives déplacées sont sanctionnées par des avertissements, jusqu’à l’exclusion définitive d’un membre de l’équipe. Cinq élèves seront ainsi finalement privés de concourir. Messieurs : Lex dura, sed lex !
Deux prestations ont marqué durablement les esprits ce soir-là.
Charles Boban d’abord, tel un félin observant sa proie, s’installe sur sa chaise avec une infinie délicatesse sans quitter son interlocuteur du regard. Il sait faire monter au moyen de sa seule attitude, une pression drolatique chez son adversaire. Et c’est ainsi, presque avec longanimité, qu’il récolte par son bon mot l’hilarité fatale de son adversaire.
Artus Jutard ensuite, équipier nouvellement arrivé, a su surprendre et déstabiliser le capitaine adverse, pourtant parmi les plus stoïques, en l’interrogeant audacieusement sur la comparaison entre un chat et une licorne. Nous étions alors en finale, la tension à son acmé. La réaction de la salle fut électrique.
Rien de surprenant à ce que ce soit l’équipe Saint-Charles, dont Elias Akka est l’heureux capitaine et dont ils font tous deux partie, qui remporte la victoire. Léo Viry, Loup Hazard, Éloi Bruneau, Mathis Lanniaux et Antoine Burel, loin d’avoir démérité, en sont également.
Après la joie des vainqueurs, sous l’ovation du public, les autres capitaines se regardent d’un air entendu. Oui, il s’agit bien de la deuxième victoire consécutive des « Saint-Charles ». Une équipe à suivre donc.
Julien DEHUT, Maître d’Internat