Autoportrait « empêché » en Quatrième !
Nous vivons depuis le mois de mars dernier avec nos élèves une situation complexe : il nous faut nous protéger, mais cela a un prix. Ainsi, la question de l’identité se pose : Comment se reconnaître ? Comment se connaître? Comment échanger ? Comment communiquer ? Comment voir les émotions ?
Ainsi j’ai proposé aux élèves l’incitation suivante : Réalisez un autoportrait photographique ou vidéographique dont la mise en scène vous dévoilera en partie seulement. Vous ferez obligatoirement usage d’un « masque ». Ils avaient deux contraintes : « Votre visage ne doit pas être identifiable, mais on doit vous reconnaître. Vous devrez parler de « l’intime », du « moi », et révéler votre personnalité, vos goûts, passions et origines culturelles (à travers pourquoi pas des attributs) ».
Après avoir étudié le vocabulaire (autoportrait, portrait, ressemblance, vraisemblance), puis les artistes de référence (Andreas Fininger, The Photojournalist, Johnson Tsang, Still in One Piece III, porcelaine, 2020. John Stezaker, Mask (film portrait collage), Lorna Simpson, Flipside, diptyque photographique), les élèves ont eu à faire leur portrait chinois et à répondre à un questionnaire qui leur permettait de se projeter pour la prise photographique.
Les objectifs de ce projet :
- Envisager le portrait / autoportrait comme représentation de l’identité physique, psychique et sociale.
- Réalisation d’un autoportrait photographique ou vidéographique questionnant la mise en scène.
- Considérer l’image photographique comme une image acquise au terme d’une élaboration formelle (et non uniquement comme fragment d’espace et de temps donné à saisir).
Je remercie nos élèves de Quatrième pour leur créativité, leur engagement et leur sérieux sur ce projet. Vous pouvez retrouver tous les portraits sur la galerie virtuelle des arts plastiques de l’institution : Page Instagram artsjp2 : ICI.
Je laisse à la réflexion collective cette citation de Mireille Delmas-Marty / Nicolas Truong – dans Le Monde de l’Éducation de novembre 2000 : « L’enracinement dans une culture peut permettre un accès à l’universel, pour autant qu’il s’agisse d’une culture ouverte. »
Nathalie LAFON-BILLARD, Professeur d’arts plastiques et culture artistique