Approfondir notre intelligence de la Sainte Messe
Une nouvelle traduction du Missel romain doit entrer en vigueur aujourd’hui, 28 novembre, premier dimanche de l’Avent.
Un petit événement dans l’Eglise en France ! A partir du dimanche 28 novembre, tous les catholiques francophones entendront et useront de nouveaux mots pendant la messe tels que « consubstantiel au Père », « C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie », « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! », « Frères et sœurs »… L’entrée en vigueur de la nouvelle traduction du Missel romain – le livre rassemblant toutes les prières récitées pendant la messe – n’apporte pas de grands changements dans la liturgie eucharistique, mais offre « l’occasion d’approfondir notre intelligence de la messe », souligne Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble et président de la Commission épiscopale française de liturgie et de pastorale sacramentelle (CELPS).
« La liturgie s’inscrit dans la tradition vivante de l’Eglise, l’Eglise est un corps vivant », ajoute-t-il. D’où la volonté de l’Eglise de faire évoluer le langage de sa prière, en ajustant les gestes et les formules, pour permettre la participation de tous. Pour Bernadette Mélois, directrice du Service national pour la pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS), cette nouvelle traduction invite à « vivre la messe de manière renouvelée, peut-être avec un peu plus d’intensité et d’attention ».
La nouvelle traduction du Missel romain émane de l’instruction du Vatican Liturgiam authenticam de 2001. La Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a demandé aux conférences épiscopales de revoir la traduction dans un souci d’uniformisation pour « manifester l’unité du rite romain », explique à Aleteia David Gabillet, rédacteur en chef de la revue Magnificat. L’objectif était, entre autres, de se rapprocher du texte original latin. Un travail de traduction a donc été mené pendant quinze ans sous l’autorité de la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques (CEFTL). Il a réuni des experts de France, Belgique, Luxembourg, Suisse, Canada, Afrique du nord et Monaco. Un travail soumis à la triple fidélité dont parle le pape François dans son motu proprio Magnum principium (2017) : fidélité au texte original, fidélité à la langue dans laquelle le texte est traduit, et fidélité à l’intelligibilité du texte par nos contemporains.
La version initiale du Missel romain a été publiée en latin le 3 avril 1969. Elle est suivie de deux autres versions parues en 1975 et 2002. C’est cette dernière, désignée comme 3ème édition typique, qui est en vigueur aujourd’hui dans l’Eglise et qui a été traduite à nouveau. A partir du 28 novembre, les fidèles entendront et réciteront les textes de la nouvelle traduction. En plus de la révision d’un certain nombre de prières, préfaces et dialogues rituels, une plus grande place est donnée au silence et à la gestuelle. Autre évolution, les adresses sont désormais inclusives : « frères et sœurs » au lieu de « frères » auparavant – une volonté chère aux Eglises suisse et canadienne, et qui correspond au texte latin. Enfin, l’accent est mis sur l’eucharistie en tant que mystère.
Mathilde de ROBIEN
Le site Aleteia revient en détail sur les changements qui vont affecter les fidèles. Cliquez ICI pour le lien.