La passion se partage
1941, il y a 80 ans : Koufra. Le fameux serment. La geste de Leclerc et des premiers héros de la France Libre. Tel était le sujet d’un beau colloque organisé en partenariat par l’Université de la Sorbonne, la Fondation de la France Libre, la Fondation Maréchal Leclerc de Hautecloque et l’Ordre de la Libération. Une journée d’études accueillie dans le superbe cadre d’un amphithéâtre de la Préfecture d’Ile-de-France. J’étais chargé, pour ma part, de présenter la vision britannique des événements. Ce fût l’opportunité de belles rencontres, les intervenants étant tous des universitaires (j’étais l’exception), dont Mme Christine Levisse-Touzé, ainsi que Romain Rainero, âgé de 92 ans, mais doté de cette énergie propre aux Italiens. Dans l’assistance, quelques vénérables anciens de la 2e DB… Les rencontres, ce sont aussi des militaires (la deuxième fois pour moi, après mon intervention à l’Ecole de Guerre), ce qui m’a permis de converser avec deux généraux et trois colonels (Michel Goya, Vincent Arbarétier), historiens eux-aussi, certains connus jusqu’alors par le biais de réseaux sociaux et d’échanges via la toile, ou par livres interposés, puisque nous nous lisons mutuellement. Ces riches discussions permettent toujours de découvrir des facettes méconnues des événements (y compris de faits survenus très récemment), mais aussi des pays (il a été beaucoup question d’Egypte…) ou des individus évoqués au fil des entretiens (parfois des scoops). Au final, une immense satisfaction, issue en particulier d’avoir eu la possibilité de partager mes connaissances et ma passion, ce que je souhaite à tous : une chance, a reconnu un des colonels, que les enseignants possèdent, à la différence des chercheurs. Le monde est d’ailleurs petit, comme on le dit : Mme Bénédicte Coste, petite-fille du Maréchal Leclerc, était présente dans l’assistance. Il y a quelques années, j’ai eu son fils comme élève à Jean-Paul II.
Benoît RONDEAU, Professeur