Un témoignage saisissant
M. Cahu, Aumônier de prison, est venu témoigner aux élèves de Terminale de ses rencontres et de son choix de devenir Aumônier de prison à Rouen.
Il a précisé qu’en France il y avait environ 83 000 prisonniers et que le taux de remplissage des prisons était important, qu’il fallait faire une distinction entre les délits (peine de prison inférieure à 10 ans) et les crimes (peine de prison pouvant aller jusqu’ à 20 ans).
Dans la prison, il y a beaucoup de petites peines, qui touchent essentiellement les hommes et les jeunes, et un allongement des longues peines. À « Bonne Nouvelle », nom de la prison de Rouen, il y a 700 personnes dont 30 femmes.
Avant de rentrer dans une cellule de prisonnier, M. Cahu doit passer 14 grilles… Les cellules de 9 m2 accueillent 2 à 3 prisonnier qui y restent 22h sur 24.
Pour les nouveaux prisonniers, c’est un vrai choc culturel de se retrouver en prison après avoir vécu des moments pas toujours faciles au commissariat. Ils se retrouvent face à eux-même, ne sont pas accueillis…
En prison il faut retenir certaines choses, l’ennui et les médicaments, pas de travail de sport, des rencontres fortes et surtout beaucoup de souffrance et de misère.
Aujourd’hui on réfléchit sur le but de la prison, de la réinsertion.
36000 € sont dépensés par an et par personne en prison.
M. Cahu, lors de ses visites, est témoin de beaucoup de choses, le monde est traversé par le mal, et en prison le mal prend la forme d’un visage. Les prisonniers sont éloignés de leurs repères familiaux. M. Cahu est là, il les écoute. Avant le covid il pouvait aller dans les cellules, mais aujourd’hui il les rencontre individuellement. Ce sont toujours des rencontres fortes.
Il n’est pas là pour faire la morale. C’est la bienveillance qui prime.
M. Cahu essaye d’aider les gens à faire la vérité. Jamais il n’a renâclé à aller à « Bonne Nouvelle ».
Par contre, quand il rentre chez lui, il lui faut du temps pour digérer tout cela.
Merci à vous cher Monsieur pour le temps que vous avez donné à nos élèves et l’intérêt qu’ils ont trouvé dans vos propos.
Agnès TRANCART, Animatrice de la Pastorale du Lycée