Un premier semestre vif en émotions
Je suis arrivée à l’Institution Jean-Paul II en Seconde et aucune idée du domaine dans lequel j’aimerai poursuivre mes études. L’ouverture d’esprit, avec laquelle mes professeurs en Seconde nous ont fait découvrir les matières, m’a permis de choisir ce qui me plaisait réellement. J’ai donc décidé de me préparer au concours d’entrée à Sciences Po Paris. Tout au long de mon année de Terminale, je suivais l’actualité quotidiennement, j’assistais aux cours de la prépa Sciences Po à JP2Sup, et une étudiante de Sciences Po m’aidait à la préparation de l’épreuve orale (un programme de binôme est mis en place chaque année par SOS Sciences Po). Accompagnée par leurs conseils, mes professeurs furent d’une grande aide, notamment lors de la préparation des lettres de motivation. Finalement, tous ces efforts ont payé.
Admise à Sciences Po, ma première expérience fut les inscriptions pédagogiques en juillet, ce que nous Sciencespistes appelons les Hunger games, une quinzaine de minutes intenses : les plus rapides obtiennent les meilleurs cours. Ce qui peut donner un avant-goût de ce qui nous attend à la rentrée.
Parfois je retrouve des similarités entre Sciences Po et JPII: des professeurs à l’écoute, des classes soudées… Je fais notamment référence à mon année de Terminale qui fut la plus marquante de ma scolarité. C’est en salle Ozanam, que nous avons formé un BDE dynamique, créatif, et où nous avons développé des amitiés, où nous nous sommes soutenus les uns les autres dans nos mauvaises passes (la Covid ne nous facilitant pas la tâche). C’est un esprit que j’ai retrouvé au sein de ma triplette, une classe que nous formons en première année afin de rendre la transition vers le supérieur plus facile. Il n’en est pas moins que l’esprit de compétition est omniprésent à Sciences Po. A commencer par les triplétades (compétition entre triplettes), puis les classements, et les notes toutes les semaines…
Sciences Po c’est une seconde maison ou on passe de bons moments: cours magistraux en amphithéâtre Emile Boutmy, déjeuner dans le jardin du 27, organisation d’évènements caritatifs, avec l’UNICEF pour ma part. La vie étudiante y est captivante. En effet, il a une multitude d’associations diverses et variées, un accès à des activités sportives grâce à l’Association sportive qui organise également des tournois entre campus, des conférences ont lieu chaque semaine… il y a toujours des événements auxquels on peut participer. On rencontre même des « célébrités » !
Néanmoins, c’est avant tout une grande école, une forme hybride de la fac et de la classe préparatoire. C’est pourquoi les premières semaines peuvent prendre un goût de vacances si on ne les prend pas au sérieux: l’emploi du temps est plutôt léger… mais la quantité de travail personnel est conséquente étant donné la diversité des enseignements: économie, histoire politique, institutions politiques, mathématiques, langues… Il y a un rythme de travail à adopter, une autodiscipline et une certaine force mentale à maintenir. Car si nous avions l’habitude de faire partie des meilleurs dans nos lycées respectifs, le niveau élevé encourage au syndrome de l’imposteur.
Nos cours sont très encadrés au début, mais une grande autonomie est nécessaire afin d’éviter tout retard. Il faut donc trouver la balance parfaite entre la vie étudiante (parfois trop tentante) et les cours qu’il faut travailler régulièrement. Le parfait n’existant pas, j’ai rencontré beaucoup de difficultés au début, ce qui est normal car nous avions tous besoin d’un temps d’adaptation.
Le premier semestre fut donc vif en émotions.
Toutefois, il faut admettre que malgré la pression et les heures supplémentaires que nous infligeaient les DS toutes les semaines à JPII, ceux-là m’ont permis de passer mes premiers partiels plus sereinement, une sorte d’immunisation au stress si l’on peut dire.
Cette expérience de passage du lycée au supérieur m’a surtout appris que passer un concours nécessite principalement de l’entraînement. De plus, l’avantage avec Sciences Po c’est qu’ils ne cherchent pas seulement des élèves académiquement brillants, ils veulent des étudiants passionnés et avides d’apprendre. Demander à intégrer Sciences Po ne signifie pas avoir un projet d’avenir spécifique ou être doué dans tous les domaines. La première année vous donne plus de temps de découverte avant de faire un choix de spécialisation (la majeure en deuxième année).
Pour conclure, à tous les lycéens qui souhaitent intégrer Sciences Po, lisez beaucoup et foncez !
Tassneem KHALIFA, ancienne élève (2018-2021)