Aux antipodes des pratiques de visite habituelles dans les musées, l’art et la matière invitent les visiteurs à vivre une nouvelle expérience sensorielle de la sculpture. L’exposition « L’art et la matière, prière de toucher ! » vient d’une coopération menée avec des personnes déficientes visuelles ; elle s’appuie sur leur approche de la sculpture pour inventer de nouvelles pratiques de découverte destinées à tous les publics et permettre l’éveil des différents sens. Sa scénographie et son mobilier ont été pensés avec et pour les personnes à mobilité réduite. Cette exposition brise les codes et nous fait découvrir des œuvres de différentes époques, de diverses cultures. Ces fac-simile offrent à la paume des mains une contemplation tactile de chefs-d’œuvre de l’Antiquité au XXe siècle sur le thème de la figure humaine.

Cette exposition est selon moi la meilleure que j’ai pu découvrir au Musée des Beaux-Arts par  son aspect inédit. N’ayant pas pu découvrir toutes les œuvres, j’y suis retourné le lendemain, accompagné, afin de revivre l’expérience et de la faire vivre aussi. Cette exposition m’a beaucoup plu, car je n’avais jamais (ou très peu) pu découvrir comment me servir de mes sens pour percevoir des œuvres d’art. J’ai trouvé très intéressante les différentes matières utilisées comme le bois, la résine, le bronze… Cela m’a bien fait comprendre que la perception sensorielle par le toucher est très différente de la découverte visuelle.

Avant d’entrer dans la salle d’exposition avec mon binôme  (qui lui n’avait pas  les  yeux bandés afin de pouvoir me guider), nous avons effectué une séance de « yoga des mains » avec notre conférencière. Cet exercice particulier m’a permis, je pense, de mieux apprécier l’exposition. J’ai pu percevoir en le refaisant lors de ma seconde visite, qu’il était important de préparer nos mains au toucher, donc d’activer certaines zones plus particulièrement.

Je n’ai pas été mal à l’aise lors de la découverte de cette exposition, malgré le fait d’avoir circulé dans un espace inconnu, les yeux bandés. J’ai plutôt ressenti l’envie de découvrir les œuvres et de vivre une expérience différente pour comprendre des œuvres. L’idée de découvrir seulement avec les doigts, ou encore avec l’ouïe, car nous pouvions tapoter, faire raisonner la matière m’a vraiment séduit.

Pour conclure, cette exposition était pour moi une expérience nouvelle, j’ai découvert que nous n’utilisons pas assez nos sens au quotidien et qu’il fallait peut-être être plus attentif à eux. J’espère pouvoir renouveler ce genre d’expérience que j’ai réellement appréciée.

Louis Prévost, élève de T1, option Histoire des Arts