Trois petites marches
Un petit escabeau ou un joli marchepied ? Le doute est permis. Retrouvé providentiellement dans les sous-pentes de la Bibliothèque Delaplanche, il attendait sagement qu’on lui redonne, avec ses sœurs – les reliures – une nouvelle vie. Idée proposée, accord donné. Quelques heures plus tard, à la sortie de son bain de jouvence, il est plus magnifique que jamais. Retrouvant l’éclat de sa jeunesse, brossé, poncé, vissé, ciré, bref… requinqué tout en se parant des atouts d’une indéniable maturité, il est là, proposant à qui veut, de s’élever. Oh, pas de très haut. Trois petites marches… Mais qu’elles suffisent ! … à se hisser pour prendre, sur la dernière étagère, le volume convoité, celui qui a atterri là, certes un peu plus inaccessible que d’autres, mais qui exige justement qu’on prenne un peu de hauteur… Finies les pointes des pieds et les extensions musculaires à se décrocher l’omoplate ; bonjour l’esprit d’escalier qui, graduellement, marche après marche, permet d’atteindre ces sommets de la réflexion, avec humilité et simplicité, comme le bois de ce petit escabeau ou de ce joli marchepied. Merci, Geneviève !