À vous les studios !
Cette semaine, les élèves des quatre classes de SEGPA ont travaillé en mixant les niveaux, pour un projet interdisciplinaire. Pendant que certains travaillaient dans le cadre du « Printemps des poètes » avec Mmes Chevaux et Modzelewski, deux groupes ont choisi le projet « Semaine de la Presse ». Avec Mme Latroupe, ils ont travaillé sur les fake news, ces fausses informations qui ressemblent à des vraies. Que vous et moi sommes capables de rédiger et publier très facilement. Il faut donc toujours bien vérifier les sources de nos informations, tout n’est pas vrai sur Internet, ou à la télévision ! À l’occasion, peut-être que certains élèves partageront ici les fake news qu’ils ont rédigées ?
Avec Mme Alempijevic, les élèves ont d’abord découvert le vocabulaire spécifique lié aux médias, et à la Presse en particulier. Cela leur a permis de préparer l’interview en visio d’une journaliste. Un temps riche et dynamique, qui s’est déroulé mercredi dernier, 13 mars.
Transcription de cette rencontre-découverte entre les élèves de SEGPA et Sophie de Ravinel.
JP2 – Bonjour Madame, nous sommes des élèves de SEGPA de Rouen. Nous travaillons dans le cadre de la semaine de la Presse sur le journalisme. Quel est votre nom ?
SdR – Je m’appelle Sophie de Ravinel, j’ai 51 ans depuis hier, et je fais ce métier de journaliste depuis que j’ai 25 ou 26 ans.
JP2 – Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir journaliste ?
SdR – J’aime les gens, depuis que je suis toute petite, j’aime l’aventure. Je n’aime pas la routine qui m’ennuie, l’actualité décide pour nous de ce que sera notre journée, c’est passionnant. J’ai toujours aimé me poser des questions et comprendre ce qui m’entoure. J’ai d’ailleurs fait des études de Philosophie.
JP2 – Qu’est-ce que vous aimez dans le métier de journaliste ?
SdR – C’est passionnant, ça change tous les jours, comme je le disais. J’ai d’abord travaillé comme correspondante du Figaro au Vatican, donc je parlais d’actualités religieuses ; ensuite j’ai travaillé pour la politique de la Ville, Le Grand Paris… puis de nombreuses années comme journaliste politique. J’étais chargée de suivre plus particulièrement M. Mélenchon. Vous voyez, c’est très varié ! J’aime être surprise chaque jour, être toujours sur le qui-vive, changer de sujets de reportages, suivre l’actualité.
JP2 – Quels sont les avantages et difficultés de votre métier ?
SdR – On peut être journaliste de nombreuses façons, il y a une grande diversité des métiers du journalisme, on travaille avec des photographes, ceux qui prennent le son, ceux qui se cachent derrière la caméra, les monteurs, et ceux qui sont à la Rédaction … et il est possible d’évoluer. Un autre avantage, c’est que l’on choisit un peu nos sujets, on est assez indépendant. Ce qui est difficile parfois, c’est de trouver un poste, parce qu’il n’y a pas de travail pour tout le monde. On doit travailler beaucoup, et le salaire n’est pas très important par rapport au nombre d’heures de travail. Notre métier évolue beaucoup, il y a de moins en moins d’argent pour la presse écrite, et avec l’Intelligence Artificielle, le métier change beaucoup et va encore changer, on ne sait pas très bien encore comment. Le journaliste devra être celui qui met en garde sur les fausses informations, les photos truquées etc…
JP2 – Combien d’heures travaillez-vous chaque semaine ?
SdR – Beaucoup et un peu tout le temps ! Mais c’est selon les semaines et l’actualité. Parfois jusqu’à 50 à 70 heures par semaine, parfois le week-end, le soir, et il faut être très réactif. Mais il y a aussi parfois des jours de pause.
JP2 – Comment devient-on journaliste ?
SdR – Il est possible de faire des études en Ecole de journalisme, on peut aussi commencer par des études universitaires (Histoire, Sciences Politiques, Droit, Philosophie par exemple), ou simplement par des stages dans le milieu journalistique, puis évoluer et se former petit à petit.
JP2 – Quel est le salaire d’un journaliste débutant ?
SdR – Environ 2000/2500€ net (dans un Journal National comme le Figaro), ça peut être le SMIC dans les Rédactions moins importantes.
JP2 – Est-ce que c’est un métier à risques ?
SdR – Parfois, oui. Chaque année, on perd des collègues journalistes, il y a aussi des collègues blessés pendant les reportages, même s’il y a souvent une protection rapprochée par la Police ou l’armée.
JP2 – Est-ce que vous vous déplacez à l’étranger ?
SdR – Oui, ça arrive en effet ! Cela dépend des sujets que l’on traite.
C’était l’équipe des reporters de la salle 140, en direct de l’Institution Jean-Paul II, à Rouen. À vous les studios !