04 Juin

Fierté et joie intense

Dimanche 21 avril 2024 :

Depuis tout jeune, je suis passionné d’histoire antique, passion qu’ont développé les différents voyages que j’ai pu effectuer avec mes parents, durant lesquels j’ai visité de nombreux sites archéologiques, ainsi que les nombreux documentaires que m’a montré ma grand-mère. Cette passion m’a naturellement orienté vers les métiers de l’archéologie. Dès le Collège, cette idée est devenue un réel projet professionnel. En 2021, j’ai participé à un colloque d’archéologie durant lequel j’ai pu converser avec de nombreux archéologues, qui, pour certains, m’ont conseillé l’École du Louvre, et pour d’autres, la Sorbonne. J’ai eu la chance en classe de Première de pouvoir effectuer un stage auprès d’un archéologue, M. Jonas Paretias, chargé d’étude en archéologie au musée Juliobona de Lillebonne. Durant cette semaine de stage, j’ai également pu rencontrer des représentants de divers métiers liés à l’archéologie, et parmi les noms d’école que l’on m’a conseillé revint l’École du Louvre et la Sorbonne. Je me suis alors mis à m’intéresser à ces deux établissements, et à envisager de tenter de les intégrer au cours de mes études supérieures.

Mes préférences allèrent vite vers l’École du Louvre. Ayant discuté avec des anciens élèves, et après des recherches, je me suis rendu compte de la richesse sans pareille de leur programme au niveau de l’Histoire de l’Art. Le 2 février, je me suis rendu aux portes ouvertes de l’École. J’en suis ressorti avec une envie irrépressible de l’intégrer et de suivre le cursus proposé jusqu’au bout. L’École du Louvre est intéressante sur de nombreux points : elle est l’École mondialement la plus réputée au niveau de l’Histoire de l’Art. Effectivement, elle propose un cycle de Licence en trois ans avec des cours « tronc commun » qui retracent l’intégralité de l’Histoire de l’Art, toutes époques et toutes régions, ainsi que des cours spécialisant, au choix, sur des périodes et des régions précises. L’École du Louvre permet donc de former des experts sur un à plusieurs points de l’Histoire de l’Art, moderne, ancienne, exotique ou non, mais qui possèdent également une culture globale impressionnante. Le cycle Master se déroule quant à lui sur deux ans et permet de former des spécialistes. Ces deux années servent à professionnaliser les élèves auprès de représentants du métier. Enfin, le troisième cycle est un cycle de recherche doctoral ou de thèse, qui s’effectue en co-encadrement avec d’autres universités partenaires, dont la prestigieuse Sorbonne. Cela permet de sortir du troisième cycle avec deux diplômes, celui de l’École du Louvre et celui d’une autre Université. Au vu de tous ces avantages, et du fait que ma visite des locaux et ma rencontre avec certains professeurs m’ait conforté dans mon choix, j’ai décidé de travailler au maximum pour passer le concours d’entrée en premier cycle.

Ce concours est divisé en trois épreuves écrites : un questionnaire de culture générale nécessitant de solides connaissances historiques et géographiques, ainsi que de savoir se repérer dans l’espace ; une description détaillée et structurée d’œuvre d’art ; une composition argumentée d’histoire de l’art sur un sujet artistico-philosophique. Afin de me préparer au mieux pour ce concours, je me suis inscrit à une prépa spécialement pour ce concours, qui s’est déroulée durant les vacances de février, puis j’ai préparé mes révisions personnelles. En plus de connaissances globales solides, il est demandé pour la troisième épreuve de connaître sur le bout des doigts une liste de trente-cinq œuvres et être capable de les utiliser comme exemple pour soutenir des arguments. Il est aussi conseillé en plus afin de valoriser sa copie d’apporter des exemples de notre culture générale, donc de travailler d’autres œuvres. Quant à la méthodologie de la composition comme de la description, elle est différente de celle utilisée pour d’autres matières, ce qui rend nécessaire une préparation. Dans l’objectif de réussir ce concours, j’ai été autorisé à ne pas assister à la semaine de cours précédent celui-ci, semaine durant laquelle j’ai travaillé d’arrache-pied. Tout du long de mes révisions, j’ai été aidé et soutenu par mes professeurs, et en particulier par Mme Nathalie Lafon-Billard, qui a pris la peine de répondre à mes questions chaque jour, de me joindre de nombreux documents riches en informations, de corriger mes copies d’entraînement, et de m’encourager chaque fois, avec la même rengaine chaleureuse en fin de mail : « On avance ensemble Yaël ! ».

Le jour J du 20 avril est vite arrivé. L’examen se déroula dans la grande salle des examens d’Arcueil, dans la banlieue parisienne, immense bâtiment en forme de croix contenant de nombreuses grandes salles d’examen ainsi que les archives de tous les examens français ayant eu lieu depuis les années 1980. Nous étions plusieurs milliers de participants dans ce grand complexe, répartit dans de grandes pièces accueillant chacune 300 candidats. Après les modalités habituelles d’un concours, nous avons pu commencer. Le sujet de description était très compliqué, car il fallait décrire de manière structurée le détail de « La Charge des Animaux Exotiques » de la Mosaïque de la Grande Chasse, conservée en Sicile. Quant au sujet de composition, il s’agissait de la place de la représentation du corps humain dans l’art, vaste sujet qui permet l’originalité. Mais dans mon ressenti global, je dirais que je m’en suis mieux sorti que ce à quoi je m’attendais, sans toutefois être sûr que ma candidature soit retenue. J’ai à la fois hâte d’être le jour des résultats, jeudi 30 mai, et j’appréhende au plus haut point. J’espère de tout cœur être sélectionné !

Vendredi 31 mai 2024 au soir :

Après plus d’un mois d’attente, les résultats Parcoursup sont tombés hier soir. J’ai eu l’immense chance d’être accepté sous condition de réussite du Baccalauréat dans chacun de mes vœux, dont l’École du Louvre. J’ai donc bel et bien réussi le concours, malgré mes doutes, et me voilà désormais lauréat du concours de l’École du Louvre et admis en 1er cycle !

Vous vous doutez bien que lorsque la nouvelle tomba, ce fut, permettez-moi cette expression, « la fête à la maison » ! Mon admission a provoqué la joie de mes amis et de ma famille, et même de mes professeurs. Cela a amplifié ma fierté et ma joie intense. Il faut dire que depuis hier, je suis sur un petit nuage, je n’arrive pas à redescendre ! Plusieurs mois de tension sont retombés d’un coup, et j’ai dormi comme un loir ! À tel point que j’ai failli être en retard, n’ayant pas entendu mon réveil !

Je souhaiterai remercier, pour leur soutien, l’ensemble de l’équipe enseignante de Jean-Paul II, et plus particulièrement mon professeur principal M. Virgile Kivici, ma professeure d’Histoire des Arts, Mme Nathalie Lafon-Billard, qui m’a apporté tout du long de mes révisions une aide précieuse, et ma seconde professeure d’Histoire des Arts Mme Élodie Guillotin. Je voudrais aussi remercier Mlle Pénélope Hazelzet, et l’ensemble de mes amis, au sein de Jean-Paul II ou non, ainsi que ma famille, pour leur soutien inconditionnel et pour m’avoir remonté le moral quand je n’y croyais plus, pour m’avoir remotivé quand je baissais les bras… Il me faut également remercier M. Jonas Paretias, toute l’équipe du Musée Juliobona, les différents archéologues que j’ai pu rencontrer, les professeurs de l’École du Louvre, et les actuels et anciens élèves de l’Ecole du Louvre, dont M. Terence Kitts, pour m’avoir donné envie d’intégrer cette merveilleuse école. Il ne me faut pas oublier non plus M. Julien Perrier-Chambon et toute l’équipe de l’ePrépa École du Louvre, sans qui je n’aurais pas réussi ce concours. Je remercie aussi M. Charles Avril pour m’avoir soutenu dans mes choix et m’avoir autorisé à alléger mon emploi du temps afin de me concentrer sur mon concours, un temps précieux ; enfin, je remercie M. Jean-Dominique EUDE pour m’avoir également soutenu, pour avoir autorisé les décisions de notre Directeur des Études, pour la chaleur de vos félicitations, et pour ces sept années au sein de l’Institution qui m’ont énormément apporté, Institution qui a connu mes plus belles années, qui m’a vu grandir et me faire de nombreux souvenirs précieux qui m’accompagneront toute ma vie. Merci à tous !

Yaël LE MEHAUTE-DIAKITE, élève de Terminale 1