Entrée en Sixième : comment accompagner son enfant ?
L’entrée au Collège correspond à de nombreux changements. Cœur, esprit, corps, âme… Quelques pistes pour accompagner son enfant dans toutes les dimensions de son être.
Le seuil de l’adolescence est ce moment délicat où un enfant n’est encore qu’un enfant mais qui ne demande qu’à grandir, et vite ! L’entrée au Collège donne généralement un coup d’accélérateur. Néanmoins, le rôle des parents demeure essentiel : rassurer, accompagner, préserver son innocence, parler de son corps qui change, prendre soin de son âme… Voici quelques pistes pour accompagner son enfant dans toutes ses dimensions.
Préserver leur cœur
Le cœur est le lieu des peurs et des appréhensions, bien légitimes avant de faire son entrée au Collège. N’a-t-on pas mal au cœur en situation de stress ? Un premier pas, pour « préserver » le cœur de son enfant et faire diminuer l’anxiété, est de visiter le collège dans lequel il fera sa rentrée. Accueil des futurs élèves, portes ouvertes, fête de fin d’année… Généralement, les occasions ne manquent pas pour bénéficier d’un premier aperçu du nouvel établissement. Visiter les lieux permet à l’enfant de se projeter et ôte une part du mystère qui entoure le collège et qui peut être source d’inquiétude.
Ensuite, faire avec lui plusieurs fois le trajet entre la maison et le Collège est une bonne manière de le rassurer. Une fois qu’il maîtrisera son parcours, que ce soit à pied, en train ou à vélo, il sera plus à l’aise et plus disponible pour faire face à d’autres découvertes. Identifiez des personnes de confiance sur son trajet (des voisins, des commerçants…), faites-lui noter sur son agenda les numéros auxquels il peut vous joindre… Autant de manières de le sécuriser, et d’orienter sa réaction en cas de besoin.
Le cœur est aussi le lieu de l’amitié, si belle et importante dans les années de préadolescence puis d’adolescence. Incitez votre enfant à entretenir ses amitiés, et à en nouer de nouvelles. Cela suppose de s’intéresser aux amis de son enfant, de les inviter de temps en temps, de prendre le temps de les connaître. Invitez-le aussi à oser la rencontre avec les autres, ce qui facilitera son adaptation dans un nouvel établissement.
Préserver leur cœur, et leur innocence d’enfant, c’est aussi les mettre en garde contre tout ce qui les ferait grandir trop vite. Pornographie, hypersexualisation, réseaux sociaux, maquillage etc. Il est bon de les préparer à être confrontés à des plus grands qu’eux, à parler si quelque chose les a choqués, à donner des arguments pour expliquer vos choix éducatifs.
Préparer leur esprit
L’entrée en Sixième réserve bien des changements en termes de charge de travail et d’organisation. Plusieurs professeurs, de nombreuses matières, un nouvel emploi du temps… Prenez le temps d’expliquer comment fonctionne le collège et quelles sont les attentes des professeurs. Il ne sera sans doute pas superflu d’aider votre enfant à faire son sac les premiers jours, et de l’inciter à s’avancer dans ses devoirs. Demandez au collège si des lectures sont conseillées avant l’entrée en Sixième, il a le temps de lire cet été.
Un des changements majeurs réside dans l’accès au numérique. Non pas parce que vous donneriez un portable à votre enfant, mais parce que bon nombre d’établissements utilisent des logiciels, sites ou plateformes pour des besoins pédagogiques. En plus des logiciels scolaires comme École Directe ou Pronote, qui servent à la fois de messagerie, d’agenda et de carnet de notes, de nombreux supports numériques sont utilisés par les professeurs (exercices de mathématiques, de codage, Projet Voltaire pour évaluer le niveau de français, Pix pour évaluer le niveau informatique, différentes plateformes avec des contenus pédagogiques etc.). Ces nouveaux usages demandent à être accompagnés, et contrôlés. Il est bon de prévoir en amont sur quel support (ordinateur, tablette…) votre enfant aura accès à ces logiciels, de définir des horaires d’accès aux écrans, et d’instaurer des règles claires pour leur usage. Il est également recommandé de mettre l’écran dans une pièce de passage (et non dans la chambre de l’enfant) et d’installer un logiciel de contrôle parental.
Accompagner la croissance du corps
La puberté démarre entre 9 et 12 ans. Préparer son enfant à ces changements aussi bien physiques que physiologiques relève d’un délicat équilibre et suppose de briser un sujet parfois tabou, tout en respectant l’intimité de chacun. Des changements qui ne vont pas sans une certaine appréhension de part et d’autre : chez l’enfant, le corps qui change soulève au mieux de multiples questions, parfois une gêne voire un certain désarroi. Chez les parents, la puberté d’un enfant renvoie au temps qui passe, mais aussi à la responsabilité de transmettre tout le respect et l’émerveillement que l’on peut avoir devant la beauté du corps humain.
Si des livres ou des ateliers dédiés à la vie sexuelle et affective, tels que XY pour les garçons et Cycloshow pour les filles, peuvent être d’une grande aide pour les parents, la source principale de transmission demeure la famille. Montrer la finalité du corps sexué, en expliquer le fonctionnement, poser un regard positif sur ce corps qui est donné, permet d’accompagner l’enfant dans une meilleure connaissance de soi, mais aussi de faire prendre conscience qu’il s’agit là d’un trésor inestimable : un corps capable d’aimer et de transmettre la vie.
Outre les changements liés à la puberté, il est bon aussi de veiller à ce que l’enfant dorme suffisamment. Entre le travail scolaire, la vie sociale et le temps passé sur les écrans, un préadolescent peut vite se laisser déborder et grignoter sur ses heures de sommeil. En moyenne, à 12 ans, un enfant a besoin de 10 heures de sommeil. Autrement dit, pour un lever à 7 heures, il devrait s’endormir à 21 heures.
Prendre soin de leur âme
Si les parents ont eu à cœur d’éveiller la foi de leur enfant petit, à la préadolescence, l’enjeu consiste à maintenir le lien que l’enfant a avec le Christ. Il est bon d’entretenir cette quête de Dieu, qui l’amènera à vivre une vraie rencontre avec le Christ et à bâtir sa propre vie spirituelle. Cela passe par l’exemplarité d’une vie de prière, de charité, mais aussi par la messe dominicale, l’accès aux sacrements… À cet âge, participer à des rassemblements de jeunes où il se rend compte qu’il n’est pas tout seul permet généralement de faire grandir cette foi naissante.
C’est pourquoi il est bon de s’interroger sur ce qui va animer sa vie spirituelle tout au long de l’année : catéchisme à l’école, aumônerie de la paroisse, scoutisme… ? « Tous les mouvements d’Église et les paroisses ont beau user d’inventivité pour attirer les ados, c’est d’abord l’invitation par un ami qui motivera un jeune pour participer à une proposition pastorale et spirituelle », constatent, lucides, les auteurs de l’ouvrage Les grandes étapes de la vie spirituelle de nos enfants (Mame). Y a-t-il un rassemblement, une retraite ou un camp auquel il aimerait se joindre ? Les propositions ne manquent pas ! Une manière de donner envie de suivre le Christ sans que ce soit « papa et maman » qui l’obligent !
Mathilde de ROBIEN, Aleteia