Les 34èmes Journées Mondiales de la Jeunesse se sont déroulées en janvier 2019, en Amérique centrale, au Panama ! Ce petit pays de 3,7 millions d’habitants, plus connu pour son canal que pour les pèlerinages, a vu l’arrivée de 500.000 jeunes pèlerins, venus pour vivre un rassemblement autour du Christ. Ces JMJ sont organisées autour de la première « disciple » du Christ, la Vierge Marie : « Voici la servante du Seigneur, que tout m’advienne selon Ta parole » (Lc 1, 38). Elle est la Sainte Patronne du Panama : Santa Maria de la Antigua.

Parti avec 26 autres Normands – c’était la première fois que des JMJ étaient organisées à l’échelle de la Province de Normandie – j’ai pu vivre ses JMJ en emportant avec moi une demande particulière : porter dans la prière les élèves, les professeurs et le personnel de l’Institution Jean-Paul II.

Arrivés au Panama après 12h de vol, nous sommes accueillis, à Rio Hato, à une centaine de kilomètres de la capitale. Nous sommes alors répartis dans différentes familles. Sur la paroisse, nous sommes avec des Polonais, des Colombiens et des Porto Ricains ; nous les voyons régulièrement puisque nous vivons cette première semaine dans des communautés de quartiers où nous sommes tous mélangés. Ce qui ressort de cette semaine c’est la joie : la joie de la population de nous accueillir, de nous faire découvrir leur pays, leur cuisine et leurs coutumes, de nous faire partager des moments en famille, de se mettre à notre service – ce qui m’a fait beaucoup réfléchir sur la dimension du service pour les autres, et mieux comprendre le service, la disponibilité de Marie pour Dieu.

Le lundi 22 janvier, après une belle semaine passée avec ces familles, nous prenons la route de la banlieue de la capitale, dans la paroisse de l’Immaculée Conception.

Le lendemain, après les laudes (prière du matin), nous nous rendons à la basilique Don Bosco pour y retrouver les 1.500 autres français venus au Panama. Différents temps sont organisés pour nous accueillir. Après le déjeuner, nous nous rendons sur le lieu de la Messe d’ouverture des JMJ avec l’évêque de Panama : des centaines de milliers de jeunes sont présents le long de la baie de Panama où a lieu la Messe.

Mercredi, nous avons une catéchèse de  Mgr Riocreux, évêque de de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) avant la Messe. Nous constituons ensuite plusieurs groupes pour nous rendre sur Panama, où de nombreux forums peuvent nous accueillir ; avec quelques-uns nous partons pour le forum des Vocations.

Après le forum, nous traversons la ville pour aller à la communauté de Taizé pour y avoir un temps de prière : quel recueillement ! Par la suite, nous retournons au parc Omar pour assister à la comédie musicale française sur Sainte Bernadette, sur les apparitions de Lourdes.

Le lendemain, après la catéchèse et la Messe avec Mgr Gnonhossou, évêque au Bénin, nous partons arpenter la capitale avant d’aller accueillir le Pape François, là où s’est déroulée la Messe d’ouverture.

Le matin suivant, après les laudes et la messe à 8h, nous nous mettons en route en route pour l’esplanade Saint Jean-Paul II : nous allons y vivre la Vigile, c’est-à-dire une veillée d’adoration et la prière du chapelet en compagnie du Pape François. L’adoration m’a particulièrement marquée : alors que nous étions dans un vacarme assourdissant depuis plusieurs heures, un silence complet se fait au moment où le Saint-Sacrement est exposé ; 500.000 jeunes du monde entier viennent de se mettre à genoux pour adorer le Christ incarné. L’ostensoir (objet permettant d’exposer le Saint-Sacrement) était très particulier : une Vierge Marie, debout, légèrement inclinée, auréolée de fleurs, portant devant son ventre le Saint Sacrement ; magnifique représentation de celle qui à portée Dieu fait homme.

Nous passons la nuit à la belle étoile sur l’esplanade. Arrive finalement le dimanche 27 janvier, jour de la clôture des JMJ. Réveillés aux aurores, nous nous préparons pour la messe avec le Pape. Cette messe est particulièrement belle, elle montre l’unité de l’Église. Durant son homélie, le Pape insiste sur le fait que les jeunes ne sont pas que l’Eglise de demain, ils sont aussi l’Eglise d’aujourd’hui :

« Vous, chers jeunes, vous n’êtes pas l’avenir. On aime dire : « Vous êtes l’avenir… » Non, vous êtes le présent ! vous n’êtes pas l’avenir de Dieu : vous les jeunes vous êtes l’heure de Dieu. Il vous convoque, il vous appelle dans vos communautés, il vous appelle dans vos villes à aller à la recherche de vos grands-parents, de vos aînés ; à vous lever et, à prendre la parole avec eux et à réaliser le rêve que le Seigneur a rêvé pour vous.

Pas demain, maintenant, parce que là, maintenant, où se trouve ton trésor, là il y a aussi ton cœur (cf. Mt 6, 21) ; ce qui vous fait tomber amoureux atteindra non seulement votre imagination mais aussi affectera tout. Ce sera ce qui vous fera lever le matin et vous poussera dans les moments de lassitude, ce qui brisera le cœur et ce qui vous remplira d’étonnement, de joie et de gratitude. Sentez que vous avez une mission et tombez-en amoureux, cela décidera tout (cf. Pedro Arrupe, S.J., Nada es más práctico). Nous pourrons tout avoir, mais, chers jeunes, s’il manque la passion de l’amour, tout manquera. La passion de l’amour aujourd’hui ! Laissons le Seigneur nous aimer et nous conduire vers demain ! » (Homélie du Pape François, le 27 janvier 2019, Panama).

Ces JMJ nous ont permis de vivre la joie, celle que nous avons vécu durant celles-ci, mais également celle d’être des chrétiens, de s’engager à l’être et de le rester. Ces JMJ doivent nous permettre d’avancer toujours plus sur notre chemin de vie, de Seigneur étant à nos côtés et la Vierge Marie nous y accompagnant.

Aymeric LOGA, Professeur documentaliste