Café littéraire sans café…
Le vendredi qui précédait le confinement pour cause de Covid-19, la classe de seconde européenne a tenu une sorte de « café littéraire sans café », au CDI. Chaque élève avait sélectionné un extrait de La Bête humaine de Zola, pour le présenter et le lire à la classe. Une bonne diction était de rigueur.
Il s’agissait de mettre en évidence l’intérêt de ce roman qui fait découvrir les milieux du chemin de fer à la fin du Second Empire. Les lecteurs ont donc d’abord montré l’objectif « scientifique » de ce roman naturaliste. En effet, il décrit avec précision des machines et des lieux marqués par le rail, en Normandie, sur la ligne Paris-Le Havre, et il traduit l’atmosphère des milieux sociaux concernés. Mais il met aussi en évidence les mécanismes de l’hérédité, le héros Jacques Lantier étant marqué par l’influence néfaste de ses ascendants alcooliques sur sa santé psychique.
Il n’est pas très facile à un jeune lecteur d’aujourd’hui, habitué aux lectures de littérature jeunesse et aux thrillers, d’entrer dans ce genre de roman. D’où ce partage réalisé en équipes. Les élèves ont aussi exprimé ce qu’ils avaient pu ressentir pour tel ou tel personnage et la façon dont ils le jugent. Ils ont enfin lu des extraits par lesquels Zola dénonce l’hypocrisie, la malhonnêteté des décideurs de l’époque dans les affaires judiciaires.
Tout cela leur permettra de rédiger une dissertation sur l’intérêt de La Bête humaine, et nous espérons avoir le temps de voir le film de Jean Renoir quand tous nous rentrerons de nos lieux de confinement !
Marie-Agnès DESCHAMPS, Professeur de Lettres