Subtil et complexe
Jeudi 12 novembre les internes du Ciné-Club Jean-Paul II se sont retrouvés afin de discuter de l’art subtil et complexe de la comédie au cinéma. Il peut être déroutant de tenter d’entrevoir, et davantage de comprendre, les mécanismes à l’origine de l’hilarité du public. À cette fin, pour guider l’acuité de l’analyse des internes, tel Virgile dans la Divine Comédie, œuvre qui n’a même sans doute jamais fait sourire, détour fut entrepris par Le Rire d’Henri Bergson. La « mécanique plaquée sur du vivant » manquait alors encore de corps.
Der Fuehrer’s Face de Jack Kinney, sorti en salle en 1943, incarna parfaitement le comique de répétition. Donald travaille en effet sur une chaîne de production d’obus dans l’Allemagne hitlérienne. Il est alors contraint de multiplier les saluts nazis, jusqu’à l’absurde.
Mais le rire au cinéma peut provenir également de la mise en scène elle-même. To Be Or Not Be, d’Ernst Lubitsch, le démontra sans réserve. La grammaire des comédies contemporaines doit beaucoup à ce chef-d’œuvre de 1942.
Enfin, Jojo Rabbit, de Taika Waititi, fut l’occasion d’actualiser certaines des thèses propres à cet art.
La thématique croisée de la comédie et du nazisme permit de questionner Horace : aut prodesse volunt aut delectare poetae. La comédie engagée peut-elle divertir ? Les succès relatifs de ces films lors de leurs sorties en salle apportent sans doute un élément de réponse…
Julien DEHUT, Maître d’Internat