En direct depuis Powell River
Le choc culturel entre la France et le Canada
Le 28 janvier dernier, j’ai pris l’avion de 10h à Paris pour rejoindre la meilleure province du Canada : la Colombie Britannique. Réputée pour ses magnifiques paysages et surtout son climat exceptionnel dû à la proximité avec l’océan, elle offre surtout un cadre de vie unique pour apprendre l’anglais tout en ayant l’impression de « vivre un rêve ». Je me suis donc rendue à Powell River, une ville, sur une île, d’environ 13 000 habitants qui est assez bien équipée : cinéma, théâtre, centre commercial, centres sportifs, lycée, etc. Powell River est donc une petite ville bordée de montagnes, de forêts et de la mer. Elle a un style très « canadien » : les quartiers se ressemblent beaucoup, le paysage est aéré et souvent, les bâtiments paraissent un peu vieux (ce qui est compréhensible, car habitant sur une île, il est dur de construire beaucoup d’infrastructures : Powell river n’a qu’un seul petit pont !). Powell River contient aussi une usine de fabrication de papier, Catalyst Paper, qui était, au XXe siècle, la plus importante au monde. Le fait que nous nous situions sur une île obligent les habitants à prendre le ferry ou l’avion s’ils veulent sortir de la villa pour se rendre par exemple à Vancouver ou sur d’autres îles.
Ma famille
Ma famille d’accueil se compose de Jennifer, directrice d’école, de Brandon, directeur d’un magasin et de leur fils, Julian, qui a 10 ans. Il y a aussi une autre élève, allemande, qui s’appelle Johanna et qui a 16 ans. Elle est présente depuis septembre. Nous vivons dans une très grande maison qui a été entièrement construite par mes parents d’accueil et qui assez différente des maisons typiques de ce pays. En effet, la nôtre a un style européen. Elle est cubique, noire et le toit est plat : alors que la plupart des maisons d’ici sont colorées (bleu, vert, rose…) plus étroites et sont souvent comparées à de « petits châteaux ». Julian commence et termine les cours à la même heure que nous et pratique 2 sports : le curling et la natation. Cela fait aussi un an qu’il joue du piano. Ensemble nous allons souvent faire du vélo dans le quartier et nous jouons parfois des jeux vidéo. Au niveau de la nourriture, il n’y a pas grand-chose qui diffère de la France : mais l’heure à laquelle on mange, en revanche, peut perturber certaines personnes à leur arrivée. En effet, nous mangeons en général autour de 17h30, et parfois plus tôt !
Le choc culturel
Durant mes premières semaines ici, j’ai été surprise par beaucoup de choses. Tout d’abord, le système éducatif est très différent. En effet, les élèves canadiens choisissent 8 matières par an, qu’ils répartissent sur deux semestres : nous avons donc seulement 4 matières, ce qui est très surprenant en tant que français ayant plus de 8 matières obligatoires ! J’ai personnellement pris maths, science de la vie, EPS et j’ai un cours d’étude de la culture canadienne avec tous les autres élèves internationaux. Nous sommes environ 15 venant de Chine, Japon, et plus particulièrement d’Allemagne (la moitié des internationaux sont des Allemands). Nous faisons des sorties tous les jeudis pour découvrir le coin. Donc oui, nous avons exactement les mêmes matières tous les jours ! Ce point m’a assez surprise à mon arrivée, car cela faisait paraitre les jours comme répétitifs ; mais on s’y habitue rapidement et ce n’est pas gênant, j’aime même beaucoup avoir une heure de sport tous les jours !
L’avantage ici est que cela permet aux Canadiens de s’investir beaucoup plus dans des activités extra-scolaires car cela réduit la charge de travail personnel, et permet surtout aux élèves canadiens d’expérimenter une grande variété de matières. En effet, mon lycée propose un large choix de cours : cuisine, théâtre, sciences, carrières, photographie, médias, sport, musique, travail du bois, du métal, art, couture, langues étrangères… Certaines matières sont mêmes destinées par exemple à l’orientation professionnelle ou encore à la création d’un « yearbook » ! Evidemment, pour se faire graduer au grade 12 (l’équivalent du bac en Terminale), les élèves doivent avoir fait certaines matières comme les sciences ou l’anglais. Ici, les cours commencent à 9h et finissent tous les jours à 15h, ce qui permet d’aller faire des activités après les cours comme aller au centre commercial avec des amis ou encore faire du sport ! Personnellement, je vais à la salle de sport avec des amis tous les soirs.
La seconde chose m’ayant surprise est l’ouverture d’esprit des canadiens. En effet, mon impression fut que tous les canadiens se connaissent et sont amis… Ce qui n’est pas si étonnant, car vivant dans une petite ville, il est simple de connaître tout le monde ! Mais même avec ça, les gens ici sont plus ouverts et veulent vraiment s’entendre avec tout le monde : un de mes amis est même ami avec certains chauffeurs de bus ou encore certains adultes travaillant dans des supermarchés ! Un autre exemple : un jour, mon amie m’avait fait des tresses, et beaucoup de personnes dans la rue ou encore les caissières dans des supermarchés m’ont complimentée là-dessus ! Chose qu’on ne pourrait que très rarement trouver en France.
Cette différence culturelle est retrouvable aussi en cours : les professeurs sont très attentifs à leurs élèves, ils nous écoutent et travaillent en fonction de nous, en nous faisant confiance. Par exemple, si un soir nous avons à réviser un test pour le lendemain, le professeur peut nous retirer un travail qu’il pensait nous faire faire pour le lendemain. Et il n’y a aucun problème avec ça, la relation professeur-élèves est très respectueuse ce qui permet un cadre de travail agréable, ne nuisant pas à l’efficacité de ce même travail. Nous avons le droit de parler en cours, quelque fois d’utiliser notre téléphone et certains tests sont « open-book » (je n’ai toujours pas vraiment compris l’utilité d’un test open-book à part prouver qu’on sait lire, mais bon). Certains penseraient qu’à cause de ce laxisme, les élèves se comportent mal ? C’est plutôt le contraire, j’ai vraiment eu l’impression que les élèves respectaient énormément leur professeur et leur obéissaient beaucoup plus qu’en France.
Maurine DELVARRE, élève de Seconde 3