09 Avr

Décès de Mme Julienne Bibert, ancienne Institutrice

Nous avons appris le décès de Mme Julienne BIBERT, ancienne Institutrice à l’Institution, partie à la retraite en 1978 et décédée centenaire. Voici quelques jalons biographiques de Mme Julienne BIBERT qui était restée très attachée à l’Institution, jalons rédigés par son fils François-Xavier.

 

Julienne BIBERT, est née CHÉDEVILLE à CHARTRES le 11 août 1914, au 20 de la rue du Puits-Drouet, fille de Julien CHÉDEVILLE, mort pour la France en 1914 et de Marie-Thérèse VIVIEN. Aussi loin que l’on remonte dans le temps ses ancêtres furent des vignerons dont les patronymes se retrouvent dans la généalogie de la plupart des vieilles familles chartraines.

 

A l’entrée en guerre de la France en août 1914, son père mobilisé fut autorisé à retarder son départ vers le front de quelques jours pour assister à la naissance de sa fille. Un mois plus tard, ayant rejoint le célèbre 102ème RI de Chartres, il fut porté disparu dans les terribles combats de Lassigny au Nord de Compiègne.

 

Son nom figure sur le monument au mort de Chartres, avec celui de son frère Henri et de plusieurs de ses cousins.

 

Julienne vécu avant la seconde guerre mondiale au 65 de la rue Saint-Chéron, après le remariage de sa mère avec Henri LAGRANGE, veuf lui aussi, issu d’une vieille famille chartraine également. Elle travailla à la préfecture de Chartres puis à la base aérienne 122. Son mariage avec Joseph Adolphe BIBERT, un mécanicien du fameux groupe de chasse GC III/6, basé à Chartres, avait été fixé en août 1939, mais la déclaration de guerre et le départ des aviateurs sur leurs terrains de campagne l’empêchèrent. Il pu avoir lieu cependant en octobre, au cours d’une permission de 24 heures du militaire, mais les époux ne purent se retrouver… qu’après l’armistice de juin 1940 à Alger, où l’escadrille de Joseph avait été repliée après les féroces combats de la campagne de France. Le personnel civil de la BA 122 ayant été évacué à Bordeaux au moment de l’exode, Julienne, qui voulait à tout prix retrouver son époux, traversa alors la France à bicyclette, à travers le massif central, pour gagner Marseille où elle réussit après maintes péripéties à s’embarquer pour l’Afrique du Nord, au mois d’août, en toute illégalité…

 

Après la retraite militaire de Joseph, le couple s’installa à Rouen en 1956, où Julienne fut Institutrice de l’enseignement privé jusqu’en 1978, d’abord à l’Ecole Saint-Gervais, puis à l’Institution Join-Lambert.

 

Veuve en 2001, elle s’est éteinte le 12 mars dernier à Maromme – La Maine dans sa cent-unième année, entourée de l’affection de ses 2 enfants, 4 petits enfants et 6 arrières petits-enfants. Ses cendres seront déposées prochainement au columbarium du cimetière Saint-Chéron de Chartres.