Une attitude essentielle : la confiance
Comme en écho à la devise de notre Institution – « Choisir la confiance » – M. Eric de Labarre, Secrétaire général de l’Enseignement Catholique, a rédigé un éditorial – paru dans le dernier numéro de Enseignement Catholique Actualités, n°338 – qu’il nous a semblé intéressant de reproduire ici. Le voici in extenso.
« Une attitude essentielle : la confiance.
Au moment où toute autorité est contestée, au moment où le professeur a perdu le monopole du savoir, au moment où les jeunes semblent oublier les possibilités offertes par le métier d’enseignant, au moment où le système éducatif délivre des dîplômes qui ne garantissent plus l’accès à l’emploi, certains esprits forts veulent voir dans l’école une relique du passé. Les parents, et plus largement l’opinion, restent convaincus, à juste titre, que l’école est non seulement un facteur essentiel de promotion personnelle, mais bien plus encore l’un de ces biens communs dont la société a tant besoin pour créer ou maintenir le lien social.
Sans attendre les réformes engagées par les pouvoirs publics, faire preuve d’inventivité pour explorer des solutions nouvelles aux problèmes éducatifs d’aujourd’hui est la responsabilité éminente de l’école catholique ; c’est ainsi qu’elle ouvrira le chemin de ce que pourrait être l’école de demain. Elle doit le faire dans tous les domaines, et en particulier dans le champ pédagogique. Car nous assistons à une véritable révolution de l’apprentissage des savoirs à laquelle l’école ne peut rester indifférente au risque de se réveiller trop tard, lorsque toutes sortes d’officines auront pris une place qui ne leur revient pas.
Pour y parvenir, l’enseignement catholique dispose d’atouts majeurs. Au premier chef, la confiance qui, au-delà des difficultés du quotidien, anime les relations entre parents et école, entre élèves et professeurs, entre équipes éducatives et chefs d’établissement, entre établissements et responsables du réseau. Cette confiance réciproque, que l’école catholique a su cultiver dans les périodes difficiles qu’elle a parfois traversées, permet à chaque partenaire de jouer pleinement son rôle et de donner le meilleur de lui-même.
Dans un contexte en profonde évolution, il est plus que jamais nécessaire de conforter cette confiance. Le temps où la démographie, la démocratisation du collège et du lycée ainsi que l’élévation du niveau moyen d’études augmentaient mécaniquement le nombre d’élèves à scolariser est, pour l’essentiel, derrière nous. Les contraintes budgétaires s’alourdissent.
Il n’est plus temps de disserter sur l’idée de réseau. Il est maintenant nécessaire de lui donner un contenu effectif si nous ne voulons pas assister, impuissants parce que attentistes, à une remise en cause du maillage de l’enseignement catholique. L’aventure de l’enseignement catholique sera plus que jamais passionnantes à vivre, à condition de savoir la vivre ensemble, de manière soudée et cohérente, et de garder en mémoire que le projet de l’enseignement catholique n’a de sens que s’il est original dans ses formes et fidèle dans ses fondements à la conception chrétienne de l’homme.
Bonne rentrée à tous. Bonne année à l’école catholique. »
Comment ne pas adhérer pleinement à cet éditorial de rentrée ? Dans l’Institution, la confiance n’est pas simplement un mot, un thème d’année, une inflexion passagère ; elle irrigue profondément notre quotidien, dans tous ses aspects, des plus concrets aux plus intellectuels, dans les rapports humains qui tissent une communauté éducative. De même, notre existence-même, fruit de la conjugaison de trois établissements, montre que l’audace et la fidélité, quand elles rejettent aussi bien la dichotomie du passéisme et du modernisme, nuisibles l’un et l’autre, ont toujours raison des Cassandre et des sceptiques. Enfin, les innovations multiples que nous proposons aux élèves en cette rentrée et, en même temps, notre volonté d’avancer, avec humilité mais détermination, sur les chemins qui construisent la personne humaine font partie de la culture de l’Institution Jean-Paul II. Merci, M. de Labarre, de nous conforter dans nos choix, explicitement ancrés dans le service de chaque jeune qui nous est confié.