Enfants du Mékong : la joie au cœur !
Après un voyage au Vietnam qui nous permit de revoir nos deux filleuls (Marie et Barthélémy qui poursuivent bien leurs études, ils sont actuellement en Première !), nous découvrons à présent la Birmanie : c’est à nouveau toute la magie de l’Asie qui s’offre à nous : ses paysages superbes, ses odeurs enivrantes, la fureur des klaxons qui rythme la circulation… mais surtout un peuple birman très attachant ! 90 % de la population est bouddhiste, 5 % est chrétienne.
Notre mission est d’identifier au plus près de la population, en milieu rural notamment, les besoins de ce pays qui s’ouvre au monde, et suivre les programmes « Enfants du Mékong » réalisés ou en cours de réalisation ; dans cette démarche, nous sommes accompagnés par un « Bambou », jeune étudiant qui, pour donner du Sens à sa vie, a décidé de consacrer une année au service des plus pauvres.
Le point fort de notre voyage est la réalisation d’un projet qui nous tient particulièrement à cœur : l’ameublement de deux foyers d’accueil (garçons/filles) qui nécessite l’acquisition de tables, chaises, lits, moustiquaires, matériel scolaire… Ils n’ont rien !
Cette belle histoire a commencé au sein de l’Institution Jean-Paul II de Rouen, à travers l’action remarquable de quelques lycéennes, Guides de France, qui, très touchées par notre témoignage, décidèrent au cours de leur camp d’été de réaliser une belle action au service d’Enfants du Mékong : L’organisation d’un concert se mit en place et « Glorious » se produisit à l’Eglise de la Miséricorde courant novembre ; cette manifestation remporta un vif succès : Près de 700 personnes présentes, une église comble et… le Père de Prémare, ravi ! C’est dire que nous ne sommes pas arrivés « les mains vides » dans ces foyers d’accueil qui reçoivent des enfants déshérités, souvent orphelins : Le profit du concert leur revient ! Comment décrire la joyeuse fête qu’ils nous réservent ! De plus, nous remettons à tous les garçons un polo « Institution Jean-Paul II » ! Ils nous remercient chaleureusement, en entonnant à l’aide d’une vieille guitare, quelques beaux chants mélodieux… C’est du bonheur, l’émotion est palpable !
Quand nous arrivons, un peu plus loin, au foyer des filles, la liesse est générale, la salle s’embrase à travers chants et danses : un dessin réalisé par les enfants de l’Ecole Jean-Paul II est remis à chaque jeune fille… Nous remettrons, à notre tour, à Sœur Chantal, Directrice de l’Ecole, les dessins qu’ils nous font spontanément… Merveilleux moment de pure fraternité, dans l’insouciance et l’innocence de l’enfance !
Les deux Bol de riz, cette année, seront intégralement versés pour la réalisation de cette belle action : des sous restent encore à trouver pour financer le projet dans sa totalité !
Si nos émotions constituent nos richesses, alors nous avons été comblés ! Le sourire de tous ces enfants pauvres, la joie partagée qui s’exprimait sur tous les visages, leur bonheur de nous accueillir et leur plaisir à recevoir de petits cadeaux… Ce sont eux qui nous ont gâtés, c’est un cadeau immense qu’ils nous ont fait !
C’est le beau sourire de ces enfants pauvres qui sauvera le monde…
Nous nous retrouvons tous le dimanche à la messe, l’église du petit village est pleine à craquer : tous nos jeunes sont bien présents, rejoints par d’autres, et constituent une belle assemblée : environ 200 jeunes (la moitié de l’église !) dans les premiers rangs, les garçons d’un coté de la nef, les filles de l’autre coté ont la tête légèrement couverte d’une mantille… La Foi est vive et la prière nous saisit, leurs chants emplissent les voutes de cette petite église… Le moment le plus émouvant se situe lors de l’offertoire, après la procession des offrandes, ces 200 jeunes, à pas lent, dans un silence religieux descendent la nef et viennent déposer au pied de l’autel une « piécette »… belle page d’Evangile ! « C’est un geste symbolique de partage et de solidarité qu’ils ont accompli, nous déclara le prêtre qui officiait, ils doivent toujours avoir en tête qu’il existe des jeunes encore plus malheureux qu’eux et qu’il faut secourir ».
Par petits groupes, tous ces jeunes avant ou après la messe reçoivent un enseignement pendant une heure : ils sont catéchisés au sein-même de l’église.
A la sortie de la messe, des familles nous serrent dans leurs bras, nous remerciant de permettre à ces enfants d’aller à l’école, de leur permettre tout simplement de vivre comme des enfants : elles possèdent un fabuleux trésor, celui de s’abandonner et se laisser aimer. « Laissons nous évangéliser par les Pauvres »…
Puis nous sommes reçus par l’Evêque du diocèse de Pathein qui s’intéresse beaucoup à l’œuvre éducative d’Enfants du Mékong : il arrive, dans le salon où il doit nous recevoir, portant une grande photo du dernier prêtre français des MEP massacré en défendant son peuple. L’Evêque nous invite à aller prier ensemble dans sa chapelle privée, nous confiant que sa Foi, il l’avait reçu des ces missionnaires français venus évangéliser la Birmanie depuis près de trois siècles… C’était bouleversant de l’entendre dire « Je leur dois ma Foi et mon Engagement en Eglise ».
Puis, notre périple continue et nous arrivons dans un orphelinat tenu par une congrégation religieuse, construit après le cyclone Nargis qui dévasta le sud de cette région et fit plus de 100.000 morts. Les rires, les cris de joie de tous ces enfants nous bousculent et nous interpellent : malgré leur traumatisme, ils nous font fête et semblent heureux. Une jeune fille prend ma main et ne la lâche plus, son regard est triste malgré un léger sourire et ses joues tartinées de thanaka ! Elle semble me dire : « Aide-moi à rêver d’une vie meilleure, dessine moi un parrain ». Une religieuse me confirme qu’elle est en attente de parrainage et ne peux donc aller à l’école pour le moment, bénéficiant juste du foyer d’accueil.
Nous retrouvons le lendemain matin à 6h (messe de semaine) une majorité de ces jeunes filles : c’est merveilleux de prier pour elles et avec elles… Le soir, elles seront bien présentes à la prière du Rosaire. « Rien ne résiste à l’Amour » disait le Père Ceyrac.
En partant, nous assurons ces religieuses de tout mettre en œuvre, dès notre retour à Rouen, pour trouver de nouveaux parrainages.
Merci à Monsieur Eude, Directeur de l’Institution Jean-Paul II à Rouen, pour ce partenariat riche et fécond depuis plusieurs années avec Enfants du Mékong, qui nous permet de sensibiliser tous ces élèves à la misère en Asie.
C’est bien l’Amour qui resplendit à travers ces enfants rencontrés, dans le beau témoignage de ces prêtres et religieuses qui les entourent de leur affection, et les aident à grandir dans tous les domaines. La charité est à l’œuvre et c’est poignant.
« La vraie Beauté, ici-bas, est celle qui rayonne du cœur de l’homme » ; c’est bien ce que nous avons vécu en profondeur – Deo Gratias !
Pierre-Yves et Laurence FERRAND, Délégués Enfants du Mékong (76)