L’Institution Jean-Paul II a fait le voyage à Rome dans le bateau de la compagnie Corsica Ferries affrété par le diocèse d’Aix-en-Provence, diocèse qui a instruit le miracle retenu pour la Béatification de Jean-Paul II. C’était un pèlerinage animé par les religieuses de la Congrégation des Maternités Catholiques.  Nous étions 30, parents, professeurs et élèves de l’Institution.

Nous étions accompagnés par Mgr Dufour, l’Archevêque du Diocèse, ainsi que par son prédécesseur qui avait eu la charge d’instruire le procès pour la guérison miraculeuse de sœur Marie Simon-Pierre. Elle était parmi nous au retour de Rome.

Nous étions environ 700 personnes sur le bateau, essentiellement du diocèse d’Aix, mais aussi de Paris, Nantes, Toulouse… Nous avions conscience d’être des « privilégiés » ayant le Saint Sacrement sur le bateau, et des adorations à certaines heures, dans l’oratoire aménagé dans la salle de cinéma, et l’autel pour la célébration des messes installé dans le salon. Une très belle statue de la Sainte Vierge, très vénérée à Aix-en-Provence (N.D. de la Seds) présidait le pèlerinage.

Bon nombre de prêtres parmi nous ont concélébré la Messe de dimanche et accompagné les pèlerins. Certains s’occupaient plus particulièrement des nombreux jeunes qui faisaient le voyage avec nous. Des étudiants, des servants de messe, de jeunes enfants avec leurs parents conféraient au voyage une ambiance très vivante.

L’esprit de prière et de recueillement a permis de faire de ce voyage un vrai pèlerinage : célébrations liturgiques, homélies, célébration des Laudes, bénédiction du bateau, chants, témoignages et surtout, lors de la Messe d’action de grâce du 2 mai, après une belle catéchèse sur les reliques, nous avons pu vénérer la relique de Jean-Paul II offerte par le Saint Siège au diocèse d’Aix (identique à celle qui était sur la place Saint Pierre). Le recueillement et la ferveur des pèlerins étaient palpables : on sentait la présence de l’Esprit Saint.

Nous avons eu un programme bien rempli, avec trois exposés samedi matin, avant notre arrivée à Civitavecchia : Jean-Paul II, la famille et la catéchèse ; la philosophie et Jean-Paul II, et Jean-Paul II et la défense de la vie, par le président de la Fondation Jérôme Lejeune, Jean-Marie Le Mené. Il nous a parlé du lien d’amitié très fort que Jean-Paul II avait avec le professeur Jérôme Lejeune et du travail de la Fondation pour défendre la dignité de toute vie humaine.

Au retour de Rome, après la cérémonie de béatification, un grand rassemblement a été organisé dans l’immense salle de restaurant du bateau et nous a permis d’écouter différents témoignages des participants, dont celui des jeunes qui ont vécu la veillée au Circo Massimo et la nuit romaine, et surtout celui de sœur Marie Simon-Pierre. Elle a raconté avec beaucoup de simplicité comment elle se sentait « poussée » par la prière de tous quand elle portait la relique de Jean-Paul II lors de la cérémonie.

La Mère supérieure de la Congrégation nous a fait le récit de la guérison et nous a fait comprendre comment toute la Congrégation était touchée par la grâce après le miracle de Jean-Paul II. Les sœurs reçoivent du courrier du monde entier en leur demandant de prier Jean-Paul II pour des personnes qui souffrent et ont ouvert un livre pour noter toutes les intentions de prière.

Comment avons-nous suivi la cérémonie au milieu de cette foule immense?

Notre groupe s’est disloqué en trois : l’un était au milieu de la place Saint-Pierre, un autre sous les colonnes, le dernier Via della Conciliazione. Tous, nous pouvions voir la coupole de Saint Pierre, la foule qui essayait d’avancer et, quand les drapeaux le permettaient, de voir aussi la façade avec le portrait de Jean-Paul II, ou un petit bout d’écran géant. Nous n’avions ni jumelles ni écouteurs pour suivre la cérémonie à la radio, mais la sono était bonne et la plupart des personnes qui nous entouraient étaient là pour prier et assister à la Messe dans un grand recueillement.

Etant arrivés assez tôt sur les lieux, nous avons commencé le mois de Marie en récitant le chapelet à 5 heures du matin et en priant pendant toute l’attente pour toutes les personnes présentes et ceux qui n’avaient pas pu venir.

Ces journées ont été pour nous un vrai moment de « catholicité », de communion avec les catholiques du monde entier en union avec le saint Père. Bien entendu, nous avons porté notre Diocèse dans la prière. En rentrant, nous pouvions dire : « Toute l’Institution Jean-Paul II était Place Saint-Pierre »… et que nous-mêmes étions vraiment heureux, voire… bienheureux.

Jean-Dominique EUDE

Directeur de l’Institution Jean-Paul II