La Congrégation des Soeurs du Sacré-Coeur de Jésus de Saint-Aubin-lès-Elbeuf a été fondée par Soeur Geneviève FRERET. Née à Saint-Aubin-jouxte-Boulleng le 21 février 1791, dans une famille d’agriculteurs. Sa famille était profondément croyante et Geneviève fut marquée par la rencontre de l’abbé Lefebvre, nommé curé en 1803, revenant d’émigration, après le Concordat. Elle fut mise en pension à la communauté d’Ernemont, où elle resta un an.

A partir de 1818, elle recrute ses premières compagnes et, le 2 octobre 1824, elle prononce ses voeux dans la chapelle des Filles de la Visitation Sainte-Marie, rue de Joyeuse à Rouen, avec les sept premières soeurs : « Je fais les voeux de Pauvreté, de Chasteté, d’Obéissance, et de me consacrer à l’Education des enfants pauvres ». Très rapidement, elles prennent le nom de Communauté des Filles du Sacré-Coeur de Jésus, avec une règle provisoire : « 1. Obligation de se sanctifier, pour sanctifier les enfants. 2. Dévotion à la sainte Enfance, à la sainte Vierge et à saint Joseph. 3. Importance de s’instruire. Importance de la piété. 4. Devoirs et moyens de faire aimer Dieu par les enfants. 5. Obligation d’une année de noviciat. 6. Observation, en paroisse, d’un règlement de vie. »

Les statuts de la Congrégation et de la Communauté dite de Saint-Aubin seront établis définitivement le 15 août 1832. Et le 26 mars 1843, le Conseil d’Etat, dans une ordonnance, autorise la Congrégation. (1843 : la même année que la naissance de l’Institution de l’abbé Join-Lambert…)

En 1856, la Fondatrice décède, non sans avoir recommandé à ses soeurs : « Aimez-vous les pauvres ? Aimez-vous les pauvres ? Aimez-vous bien les pauvres ? » Au total, la Congrégation a ouvert 584 établissements qui comportent aussi bien des écoles (c’est le cas le plus fréquent) maternelles et primaires, des pensionnats, des ouvroirs, des hospices, des maisons ecclésiastiques, etc. Parfois, certains de ces établissements ont une existence éphémère : en 1880, les soeurs gèrent 474 établissements différents…

Aujourd’hui, la Congrégation demeure au 130, rue de Freneuse, à Saint-Aubin-lès-Elbeuf. Soeur Marie-Annick Edwards en est la Supérieure Générale. « Le premier service rendu par les soeurs du Sacré-Coeur […] c’est le service de l’Espérance. Ce service-là ne dépend pas du nombre […], il n’est pas non plus le privilège exclusif de la jeunesse […]. Le service de l’Espérance est une question de fidélité. Fidélité à ce qu’on est et fidélité à ceux pour lesquels on engage sa vie. » (Abbé Philippe Maheut, Vicaire général du Diocèse de Rouen)